La Bourse de New York a clôturé en nette baisse jeudi, les investisseurs fuyant les mégacapitalisations pour la deuxième séance d'affilée alors que les incertitudes de la politique américaine commencent à peser.
L'indice Dow Jones a mené les pertes, lâchant 1,29% à 40.665,02 points, le Nasdaq, à dominante technologique, a cédé 0,70% à 17.871,22 points et le S&P 500 a reculé de 0,78% à 5.544,59 points.
Contrairement à la veille où le Nasdaq avait connu sa pire séance en presque deux ans, jeudi c'était le Dow Jones qui a glissé le plus vite, notamment à cause de la chute de poids lourds de l'indice comme la banque JPMorgan (-3,18%) mais aussi Goldman Sachs (-3,18% également).
"Le marché est sur-acheté depuis un moment", a diagnostiqué Peter Cardillo de Spartan Capital, "mais il y a aussi un nouveau rebondissement politique avec un possible abandon de la candidature de Joe Biden dès la fin du week-end".
"Cela peut créer une certaine anxiété à court terme liée à l'élection présidentielle", a ajouté M. Cardillo.
Le président démocrate de 81 ans, qui a mis sa campagne en pause à cause d'un léger cas de Covid, joue sa survie politique alors que le tumulte devient de plus en plus audible parmi les démocrates pour qu'il laisse la place à un autre candidat à l'élection.
Même l'ancien président Barak Obama, dont Biden était le second, aurait dit à des proches que Joe Biden devrait reconsidérer sa candidature à la présidentielle en novembre.
"Si Joe Biden jette l'éponge, cela ouvre de nouvelles perspectives. A l'heure qu'il est, Donald Trump est jugé gagnant mais si Joe Biden devait être remplacé par un candidat plus jeune, cela pourrait changer la perspective d'une victoire de Trump", a poursuivi l'analyste de Spartan Capital.
Le mouvement de rotation de portefeuilles s'est poursuivi par ailleurs, les investisseurs diversifiant leurs placements après avoir surtout misé sur la tech.
Amazon a lâché 2,22%, les semi-conducteurs AMD ont perdu 2,30%, Alphabet -1,86% et Apple -2,03%.
Pour Art Hogan de B. Riley Wealth Management, "le marché est tellement sur-acheté (...) qu'il n'en faut pas beaucoup pour que les investisseurs prennent leurs profits après avoir eu une si belle course".
L'indice Russell 2000 qui regroupe les petites et moyennes capitalisations et qui a profité de la rotation récente, a aussi cédé 1,85%.
Après la clôture, Netflix lâchait 1,56% dans les échanges électroniques après avoir annoncé des résultats pourtant meilleurs que prévu.
Le pionnier du streaming a dépassé les attentes de Wall Street avec 9,56 milliards de dollars de revenus, dont il a dégagé 2,15 milliards de bénéfice net.
Netflix a gagné plus de huit millions de nouveaux abonnés au deuxième trimestre, un résultat bien meilleur que les quelque cinq millions attendus par le marché, après déjà deux trimestres de croissance soutenue.
Dans un tout autre secteur, les laboratoires Eli Lilly, dont l'action s'est envolée de 50% depuis le début de l'année avec la fringale pour son traitement anti-obésité par injection, s'est écroulée de 6,25% à 848,90 dollars. L'action a commencé à chuter mercredi lorsque son concurrent suisse Roche a fait part d'un premier essai prometteur d'une pilule orale contre le surpoids.
Les taux obligataires sont restés dans le vert à 4,20% contre 4,15%. [AFP]