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Accusations des républicains - Le ministre américain de la Justice défend son impartialité

Mercredi 20 Septembre 2023

Le ministre américain de la Justice Merrick Garland a assuré mercredi que son administration ne « se laisserait pas intimider » et accomplirait sa mission indépendamment de toute pression, face aux accusations de partialité des républicains, majoritaires à la Chambre des représentants.

 

Sans surprise, les républicains ont ouvert la séance d’audition devant la commission des Affaires judiciaires en accusant le ministre de faire en sorte que les investigations concernant Hunter Biden, fils du président Joe Biden, n’aboutissent pas et au contraire de promouvoir celles visant son prédécesseur Donald Trump.

 

« Il y a une enquête protégeant le président Biden et une autre attaquant le président Trump. Le ministère de la Justice maîtrise les deux côtés de l’équation », a lancé le président de la commission, Jim Jordan.

 

Il a de nouveau critiqué la nomination en août, comme procureur spécial pour gérer les dossiers impliquant Hunter Biden, de David Weiss, « le gars dont il sait qu’il protégera Joe Biden ».

 

Le principal élu démocrate au sein de la commission, Jerry Nadler, a déploré par avance que ses collègues républicains consacrent leur temps de parole pendant cette audition « à des théories du complot éventées depuis longtemps et à l’ordinateur portable de Hunter Biden », plutôt qu’aux problèmes de fond du système judiciaire.

 

« Notre mission n’est pas de suivre les ordres du président, ni du Congrès, ou de qui que ce soit d’autre, pour décider sur qui ou quoi enquêter », a déclaré le ministre, lisant un discours écrit, avant de se soumettre aux questions des membres de la commission.

 

« Notre mission est de suivre les faits et la loi, où qu’ils nous mènent », a-t-il ajouté.

 

« Cela inclut la protection des institutions démocratiques, comme celle-ci, en faisant rendre des comptes à tous ceux qui ont une responsabilité pénale dans l’attaque du Capitole le 6 janvier » 2021, a souligné M. Garland.

 

Ce jour-là, des centaines de partisans de Donald Trump avaient pénétré au Capitole, siège du Congrès et sanctuaire réputé inviolable de la démocratie américaine, afin de tenter d’y empêcher la certification de la victoire de Joe Biden sur leur candidat.

 

Depuis, plus de 1100 personnes ont été arrêtées et inculpées. La plupart ont été condamnées, en majorité à des peines de prison ferme.

 

« Dangereux »

 

Tout en reconnaissant la « légitimité » du contrôle, voire de la critique de l’action du ministère de la Justice, M. Garland a prévenu que « s’en prendre spécifiquement à des fonctionnaires de carrière qui ne font que leur travail est dangereux », en particulier dans une période de menaces croissantes les visant eux et leurs familles.

 

Il n’a pas cité de noms, mais plusieurs ténors républicains, Donald Trump en tête, se déchaînent publiquement contre les procureurs spéciaux David Weiss ou Jack Smith, ce dernier instruisant les deux procédures fédérales contre l’ex-président, notamment pour ses tentatives présumées illégales d’inverser le résultat de l’élection de 2020.

 

« Nous ne nous laisserons pas intimider. Nous accomplirons notre mission sans influence extérieure. Et nous ne renoncerons pas à défendre la démocratie », a insisté le ministre de la Justice.

 

Les républicains accusent l’administration Biden « d’instrumentaliser la justice » contre Donald Trump, archifavori des primaires républicaines, que le président sortant pourrait retrouver sur sa route en 2024 pour une revanche de l’élection de 2020.

 

Ils ont entamé le 12 septembre une procédure d’enquête en destitution à la Chambre des représentants contre le président démocrate.

 

Les parlementaires conservateurs reprochent à Hunter Biden d’avoir fait des affaires douteuses en Ukraine et en Chine en capitalisant sur les réseaux et le nom de son père.

 

Mais ils vont encore plus loin en s’interrogeant sur de possibles motivations inavouables aux pressions exercées sur Kyiv par Joe Biden en tant que vice-président de Barack Obama pour obtenir le limogeage du procureur général ukrainien, Viktor Chokine. [AFP]

 
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