Quel rôle les forces françaises ont-elles jouées le 2 novembre 2013 lorsque les journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été assassinés près de Kidal dans le nord du Mali? Cinq ans et demi après les faits, une enquête publiée par leurs collègues de RFI, remet en cause la version des événements donnée par l'armée française.
L’enquête révèle notamment l’implication directe des forces spéciales françaises, voire d’un hélicoptère décrit par une source au sein des services de renseignements comme le premier à arriver sur les lieux. Les témoignages de djihadistes ayant été en contact avec le commanditaire de l’enlèvement obtenus par RFI font également état d’une poursuite en hélicoptère du commando ayant enlevé les deux journalistes et d’un “accrochage” avec les forces françaises. Des informations qui contredisent le récit de l’armée qui a jusqu’à présent démenti tout contact visuel avec les ravisseurs et n’a reconnu l’arrivée d’hélicoptères français que bien plus tard dans la journée.
“Il y a aujourd’hui un fossé important entre la version des événements donnée par l’armée et celle établie par cette enquête journalistique. Face aux incohérences et au grand nombre de documents encore classifiés, le rôle précis des forces françaises dans le déroulés des faits jusqu’à l’assassinat des deux journalistes reste à établir par les enquêtes judiciaires en cours, estime Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF.
Le secret-défense, largement invoqué au cours de l’instruction, a-t-il pour objectif de préserver la sécurité nationale ou d’empêcher la manifestation de la vérité? Si des informations aujourd’hui classées, permettent de comprendre l'enchaînement des événements de ce 2 novembre 2013, les familles des victimes ont le droit de les connaître et l’enquête a pour devoir de les mettre au jour”.
Les demandes de déclassification effectuées n’ont pas permis de retrouver une écoute téléphonique évoquée en aparté à des journalistes par François Hollande et dans laquelle il affirmait avoir entendu une discussion entre un probable commanditaire et un exécutant à qui il reprochait d’avoir “détruit la marchandise”. Auditionnés à ce sujet en janvier et décembre dernier, l’ancien président et l’ex-patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Bernard Bajolet, n’ont pas reconnu l’existence de cette écoute qui n’apparaît pas dans le dossier d’instruction, évoquant notamment “une mauvaise interprétation” des journalistes.
Le Mali occupe la 112e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2019. (Rsf.org)
L’enquête révèle notamment l’implication directe des forces spéciales françaises, voire d’un hélicoptère décrit par une source au sein des services de renseignements comme le premier à arriver sur les lieux. Les témoignages de djihadistes ayant été en contact avec le commanditaire de l’enlèvement obtenus par RFI font également état d’une poursuite en hélicoptère du commando ayant enlevé les deux journalistes et d’un “accrochage” avec les forces françaises. Des informations qui contredisent le récit de l’armée qui a jusqu’à présent démenti tout contact visuel avec les ravisseurs et n’a reconnu l’arrivée d’hélicoptères français que bien plus tard dans la journée.
“Il y a aujourd’hui un fossé important entre la version des événements donnée par l’armée et celle établie par cette enquête journalistique. Face aux incohérences et au grand nombre de documents encore classifiés, le rôle précis des forces françaises dans le déroulés des faits jusqu’à l’assassinat des deux journalistes reste à établir par les enquêtes judiciaires en cours, estime Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF.
Le secret-défense, largement invoqué au cours de l’instruction, a-t-il pour objectif de préserver la sécurité nationale ou d’empêcher la manifestation de la vérité? Si des informations aujourd’hui classées, permettent de comprendre l'enchaînement des événements de ce 2 novembre 2013, les familles des victimes ont le droit de les connaître et l’enquête a pour devoir de les mettre au jour”.
Les demandes de déclassification effectuées n’ont pas permis de retrouver une écoute téléphonique évoquée en aparté à des journalistes par François Hollande et dans laquelle il affirmait avoir entendu une discussion entre un probable commanditaire et un exécutant à qui il reprochait d’avoir “détruit la marchandise”. Auditionnés à ce sujet en janvier et décembre dernier, l’ancien président et l’ex-patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Bernard Bajolet, n’ont pas reconnu l’existence de cette écoute qui n’apparaît pas dans le dossier d’instruction, évoquant notamment “une mauvaise interprétation” des journalistes.
Le Mali occupe la 112e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2019. (Rsf.org)