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Audition d’Ousmane Sonko le 3 novembre - « Une réédition des événements de mars 2021 n’est pas souhaitable mais tout reste possible » (Khalifa Sall)

Mercredi 2 Novembre 2022

Khalifa Sall au point de presse de YAW ce 2 novembre 2022
Khalifa Sall au point de presse de YAW ce 2 novembre 2022
C’est avec « ambivalence » mais en toute décontraction que Khalifa Ababacar Sall a mis en garde contre la vieille recette du président de la république Macky Sall à faire condamner les opposants qu’il croit être des obstacles à sa « suprématie » politique au Sénégal. A cet égard, l’ancien maire de Dakar a affirmé qu’une réédition des événements meurtriers de mars 2021 n’est ni souhaitable ni souhaitée pour notre pays, mais qu’elle reste du domaine du possible avec l’audition ce jeudi 3 novembre de Ousmane Sonko par le juge d’instruction en charge du dossier « Sweet Beauté ».
 
Accusé de viol par une employée d’un salon de massage, Sonko avait été convoqué au tribunal en mars 2021. Des milliers de jeunes sénégalais dont ses partisans avaient alors considéré que leur leader faisait face à un « complot » du pouvoir visant à l’éliminer de la scène politique. Les affrontements avec des forces de l’ordre renforcées par des éléments civils avaient fait plus d’une dizaine de morts au cours de manifestations violentes qui avaient Dakar à feu et à sang. Le face à face de ce jeudi entre Sonko et le juge sera le premier entre les deux hommes depuis ces événements.
 
Au cours d’une déclaration de presse tenue ce mercredi matin, la coalition Yewwi askan wi (Yaw) a réaffirmé son soutien à son leader.
 
« Nous allons accompagner le président Ousmane Sonko, prêts à assumer toutes nos responsabilités. (…) Je veux vraiment être très clair pour que tout le monde sache qu’il y a des choses qui ne sont plus acceptables dans ce pays. C’est fini, cette méthode consistant pour le président Macky Sall à choisir lui-même ceux contre qui il va en compétitions électorales », a dit Khalifa Sall.
 
Pour l’ex magistrat de la capitale, « toute cette affaire se résume à un élément : comment liquider un adversaire politique, quelle qu’en soit la forme, quels que soient les moyens utilisés, la finalité est là, unique ».
 
Pour sa part Cheikh Tidiane Dièye, du Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D), ce qui est déjà connu du dossier est suffisant pour réduire l’affaire en un complot fomenté par des autorités étatiques décidées à contrecarrer l’émergence et la montée en puissance d’un pôle d’opposition prêt à gouverner le Sénégal. « Ce dont Macky Sall ne veut pas », a-t-il souligné.
 
« Nous rappelons que le peuple de 2021 est toujours là pour défendre l’Etat de droit », a indiqué Dièye.
 
Il a d’autant plus insisté sur la constante « peuple » que, entre temps, les rapports de forces politiques ont évolué au profit de Yewwi askan wi après les résultats des élections législatives du 31 juillet 2022 où pouvoir et opposition ont sensiblement le même nombre de députés. Cheikh Tidiane Dièye n’a pas manqué de souligner que c’est avec les démarches du M2D sollicité par des chefs religieux dont Serigne Mountakha Mbacké, khalife général des mourides, que le régime a pratiquement pu assurer sa survie.
 
Selon l’ex parlementaire Moussa Tine, le dossier « Sweet Beauté » a été transformé en affaire d’Etat avec l’intrusion « flagrante » de très hautes autorités politiques, au vu notamment des conditions dans lesquelles l’immunité du député d’alors Ousmane Sonko avait été levée par l’assemblée nationale.
 
« Nous ne sommes pas en face d’une affaire privée. Si c'était le cas, on ne sentirait pas la main de l'Etat. Quand on mobilise toutes les FDS de la République pour l'audition d'un homme, on ne peut pas parler d'une affaire privée », a-t-il dit.

 
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