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Bande de Gaza - Human Rights Watch accuse Israël d’« actes de génocide » pour avoir restreint l’accès à l’eau

Jeudi 19 Décembre 2024

L’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) estime dans un rapport publié jeudi qu’Israël commet des « actes de génocide » en restreignant l’« accès à l’eau » pour les Palestiniens de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, il y a plus d’un an.

 

« Les autorités israéliennes ont délibérément créé des conditions de vie visant à causer la destruction d’une partie de la population de Gaza, en privant intentionnellement les civils palestiniens de l’enclave d’un accès adéquat à l’eau, ce qui a probablement causé des milliers de morts », écrit HRW dans un communiqué accompagnant son enquête.

 

« Ce faisant, les autorités israéliennes sont responsables du crime contre l’humanité d’extermination, et d’actes de génocide », ajoute l’ONG

Depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, ou même devant la justice internationale, par plusieurs pays à l’initiative de l’Afrique du Sud.

 

Les autorités israéliennes ont toujours rejeté avec la dernière énergie ces accusations. Le 5 décembre, Israël avait ainsi dénoncé un rapport d’Amnistie internationale en ce sens comme étant « fabriqué de toutes pièces, entièrement faux et basé sur des mensonges », assurant que ses actions à Gaza visent des objectifs militaires légitimes d’organisations qu’il qualifie de « terroristes », et certainement pas la destruction intentionnelle d’une population.

 

Dans son rapport, HRW juge qu’Israël a intentionnellement limité l’accès à l’eau des habitants de Gaza, et affirme que cela dénote une volonté d’« extermination ».

 

L’ONG accuse Israël « d’actes de génocide » et non de génocide, accusation qui nécessiterait de faire la preuve d’une intention génocidaire.

 

« Siège complet »

 

« La ligne de conduite présentée dans ce rapport, ainsi que des déclarations laissant penser que certains responsables israéliens visaient à anéantir les Palestiniens de Gaza, pourrait signaler une telle volonté », avance toutefois le rapport.

 

Lors d’une présentation à la presse, Lama Faqih, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW, a déclaré qu’en l’absence d’un « plan écrit » ou « clairement articulé », une intention génocidaire pouvait être démontrée à partir de l’observation d’un ensemble d’actes systématiques ou présentant une cohérence de la part d’une partie au conflit dont on peut raisonnablement déduire une « intention spécifique de détruire intentionnellement le groupe ».

 

Israël a ratifié en 1951 la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.  

 

Au cours de son enquête de près d’un an, HRW a dit avoir sollicité l’armée israélienne sur les faits détaillés dans le rapport, mais ne pas avoir reçu de réponse.

 

Pour expliquer comment l’eau est venue à manquer dans la bande de Gaza, HRW rappelle que Yoav Gallant, alors ministre de la Défense d’Israël, avait ordonné un « siège complet » du territoire palestinien dès le 9 octobre 2023.

 

« Il n’y aura pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de carburant », avait-il déclaré au surlendemain de l’attaque du Hamas, lancée à partir de la bande de Gaza.

 

Conséquences sanitaires

 

HRW détaille comment l’approvisionnement en eau s’est amenuisé en raison du manque d’électricité, essentielle au fonctionnement des pompes des nombreux puits du réseau d’adduction local.

 

Son rapport de près de 200 pages cite plusieurs professionnels de santé actifs dans la bande de Gaza affirmant que le manque d’eau a conduit à des décès, en causant ou favorisant des maladies, notamment chez des nourrissons.

 

L’ONG utilise également des images satellite pour montrer qu’au moins un réservoir d’eau, ainsi que d’autres infrastructures liées à la distribution d’eau ont été détruits ou lourdement endommagés, et accuse Israël de limiter l’entrée du matériel nécessaire aux réparations de ces infrastructures.

 

HRW demande à Israël de « garantir immédiatement » une quantité suffisante d’eau, de carburant et d’électricité à Gaza pour garantir le respect des droits fondamentaux de la personne humaine et appelle la communauté internationale à « prendre toutes les mesures en son pouvoir pour empêcher qu’un génocide soit commis par les autorités israéliennes à Gaza ».

 

L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1208  personnes du côté israélien, en majorité des civils tués le 7 octobre, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.

 

Plus de 45 000 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU. [AFP]

 
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