Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a un nouveau patron, en la personne de Mamadou Oumar Ndiaye (MON). Le patron du quotidien Le Témoin a été nommé à ce poste en conseil des ministres du 2 octobre 2024 par le président de la République. Journaliste d’expérience qui a traversé l’histoire de la presse sénégalaise de ces quarante dernières années, MON est un redoutable éditorialiste dont la caractéristique première est l’indépendance d’esprit. Mais il va devoir diriger un véritable capharnaüm ou (presque) tout semble marcher sur la tête.
En succédant à Babacar Diagne en poste depuis 2018, Mamadou Oumar Ndiaye hérite d’un secteur à problèmes marqué par d’éternelles batailles entre une autorité politique souvent répressive et un écosystème des médias accusé de ne pas toujours être en phase avec la réglementation en vigueur. Les coupures systématiques de l’internet et de ses divers services survenues ces dernières années sous l’ancien régime ont installé une tension permanente entre les acteurs.
Pour la Coordination des associations de presse (CAP), le départ de Babacar Diagne était l’occasion idoine, pour les nouvelles autorités, de mettre enfin en selle la Haute autorité de régulation de la communication audiovisuelle (HARCA) en tant que nouveau gendarme de l’audiovisuel sénégalais, comme inscrit dans le Code de la presse en vigueur depuis 2017.
Le CNRA est en effet jugé obsolète et dépassé par les évolutions techniques et technologiques substantielles qui ont bouleversé le fonctionnement de l’audiovisuel depuis plusieurs années. La prolongation de sa (sur)vie pourrait être considérée comme une volonté du gouvernement de maintenir en les durcissant les mesures de contrôle et de sanction déjà effectives dans le secteur de l’audiovisuel. Une problématique que Mamadou Oumar Ndiaye va devoir gérer : administrer un organe dont l’existence est contestée par ses pairs. [IMPACT.SN]
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