Le secrétaire général de l’Otan et la ministre allemande de la Défense ont vanté samedi la dissuasion nucléaire de l’Alliance atlantique et réagi fraîchement à l’offre de la France d’associer les Européens à sa propre force de frappe.
« Nous avons déjà une dissuasion aujourd’hui, c’est celle de l’Otan (...) et c’est la garantie ultime de sécurité en Europe », a déclaré le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, à la Conférence sur la Sécurité de Munich.
« Les 28 alliés (de l’Otan) l’assurent chaque jour et ce n’est pas une promesse, c’est comme cela depuis des décennies », a-t-il ajouté.
« Nous l’assurons ensemble avec les Etats-Unis. Ils ont déployé leurs armes (sur le Vieux continent). Les Européens fournissent des bases, des infrastructures », a poursuivi Jens Stoltenberg.
Le président français a proposé aux Européens « un dialogue stratégique » sur « le rôle de la dissuasion nucléaire française » dans la sécurité collective de l’Europe. Une ouverture principalement destinée à l’Allemagne.
Cela pourrait passer par des exercices communs de dissuasion ou l’utilisation de bases européennes par les forces stratégiques françaises.
La ministre allemande de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer a accueilli l’offre avec réserve, soulignant qu’il n’était pas question de remettre en cause le parapluie nucléaire américain.
« J’insiste, la protection de beaucoup de pays en Europe est garantie par l’Alliance atlantique, par le parapluie nucléaire des Etats-Unis », a-t-elle dit.
« Si nous renforçons (la défense de) l’Europe, il s’agit avant tout de renforcer le pilier européen au sein de l’Otan », a-t-elle fait observer.
L’offre française est en outre encore assez floue, selon elle. « Il faut savoir concrètement de quoi il retourne », a insisté la ministre.
Pour l’heure, la seule certitude c’est que les Français « ne veulent en aucun cas placer leur arsenal nucléaire sous un commandement européen », a-t-elle fait observer.
L’Allemagne craint aussi de devoir être mise à contribution, en cas de dissuasion partagée, pour financer la rénovation de la force de frappe nucléaire française.