Pour promouvoir un riz local qui a du mal à se vendre comme le souhaitent les autorités, en dépit d’une production en hausse permanente, le gouvernement a mis en place une «Plateforme» ouverte aux acteurs de la filière dont les importateurs. Ces derniers, pour disposer du permis d’importer, sont obligés d’acheter et de commercialiser le riz de la vallée.
Les volumes d’importation de riz au Sénégal restent encore importants. Selon le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, 979 335 tonnes ont été déversées sur le marché au cours de l’année 2017. Dans la balance commerciale du pays, cela correspond à une valeur négative de 207 milliards 142 millions de francs Cfa. «Sans la production locale, nous en serions aujourd’hui peut-être à 1,5 ou 1,6 million de tonnes importées car la demande reste très forte», souligne Ousmane Mbaye, directeur du Commerce intérieur.
Promotion du riz local
Pour inverser la tendance, le gouvernement contraint depuis 2016 les importateurs à acheter et à commercialiser du riz local. En échange, il leur octroie des quotas d’importation avec un agrément en bonne et due forme. Selon le directeur du Commerce intérieur, «c’est une manière de les mettre à l’épreuve.» Et c’est sur cette base que ceux qui acceptent le «deal» sont autorisés à intégrer la Plateforme.
Mise en place en mars 2015 entre importateurs, producteurs et le ministère du Commerce, la Plateforme vise à instaurer un suivi général de la filière riz. Mais elle a surtout pour objectif de créer les conditions d’une meilleure commercialisation du riz local avec, en ligne de mire, l’objectif de réduire les quantités importées. Depuis sa mise en place, signale le directeur du Commerce intérieur, des «affairistes» qui se contentaient de faire des «coups» sans aucune valeur ajoutée pour la production locale ont subitement disparu. C’est le cas de plusieurs hommes d’affaires indiens, précise-t-il.
«1,6 million de tonnes de paddy pour atteindre l’autosuffisance en riz.»
Le riz produit dans la vallée du Fleuve Sénégal et dans le Bassin de l’Anambé (au sud du pays) est confronté à une réelle mévente sur le marché national alors que l’évolution de la production (toutes variétés confondues) est significative. Entre 2001 et 2017, elle est passée de 202 293 tonnes à 945 617 tonnes, d’après les statistiques du ministère de l’Agriculture. Pour 2018, les quantités récoltées tourneraient autour de 1,011 million de tonnes, selon la même source, contre 1,1 million de tonnes pour d’autres sources.
Ces chiffres sont encore loin du cap fixé par le président de la République: «1,6 million de tonnes de paddy pour atteindre l’autosuffisance en riz.» Une partie de cette production est achetée aux producteurs par les sociétés importatrices qui la revendent sur le marché, en gros ou en détail. «A notre niveau, nous préfinançons des groupements de riziculteurs à la place des banques et même à la place de la Banque nationale de développement économique» (BNDE), révèle Moukhtar Kane, de la société Sencom.
Autosuffisance
D’abord décrétée pour la fin de l’année 2017, l’autosuffisance en riz a désormais été calée pour 2019. En attendant, le projet est entre deux feux. D’un côté, la plupart des acteurs saluent le volontarisme du président de la République qui s’est traduit par la mise à disposition de moyens financiers considérables pour atteindre l’objectif visé. Mais, indiquent-ils, la maîtrise réelle du processus apparaît comme une condition sine qua non de réussite.
Entre l’augmentation effective des surfaces emblavées pour la riziculture, la généralisation d’un matériel agricole adapté à l’environnement sénégalais, le respect scrupuleux du calendrier cultural propre au riz dans la vallée du fleuve, le détournement à grande échelle d’une partie importante du financement d’Etat par des lobbies protégés, etc., il n’est pas certain que l’autosuffisance soit au rendez-vous de sitôt.
«Le Sénégal peut bien atteindre l’autosuffisance dans ce domaine, mais il faut que l’objectif soit smart, souligne Moukhtar Kane, le chef du marketing et commercial de Sencom. Nous avons les terres, l’eau, les techniciens, une expertise avérée, l’appui de partenaires et d’organisations internationales. Pourquoi continuer à aller jusqu’en Inde, Thaïlande ou Chine pour importer du riz avec toutes les tracasseries et tous les sacrifices que cela demande ? »
Les volumes d’importation de riz au Sénégal restent encore importants. Selon le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, 979 335 tonnes ont été déversées sur le marché au cours de l’année 2017. Dans la balance commerciale du pays, cela correspond à une valeur négative de 207 milliards 142 millions de francs Cfa. «Sans la production locale, nous en serions aujourd’hui peut-être à 1,5 ou 1,6 million de tonnes importées car la demande reste très forte», souligne Ousmane Mbaye, directeur du Commerce intérieur.
Promotion du riz local
Pour inverser la tendance, le gouvernement contraint depuis 2016 les importateurs à acheter et à commercialiser du riz local. En échange, il leur octroie des quotas d’importation avec un agrément en bonne et due forme. Selon le directeur du Commerce intérieur, «c’est une manière de les mettre à l’épreuve.» Et c’est sur cette base que ceux qui acceptent le «deal» sont autorisés à intégrer la Plateforme.
Mise en place en mars 2015 entre importateurs, producteurs et le ministère du Commerce, la Plateforme vise à instaurer un suivi général de la filière riz. Mais elle a surtout pour objectif de créer les conditions d’une meilleure commercialisation du riz local avec, en ligne de mire, l’objectif de réduire les quantités importées. Depuis sa mise en place, signale le directeur du Commerce intérieur, des «affairistes» qui se contentaient de faire des «coups» sans aucune valeur ajoutée pour la production locale ont subitement disparu. C’est le cas de plusieurs hommes d’affaires indiens, précise-t-il.
«1,6 million de tonnes de paddy pour atteindre l’autosuffisance en riz.»
Le riz produit dans la vallée du Fleuve Sénégal et dans le Bassin de l’Anambé (au sud du pays) est confronté à une réelle mévente sur le marché national alors que l’évolution de la production (toutes variétés confondues) est significative. Entre 2001 et 2017, elle est passée de 202 293 tonnes à 945 617 tonnes, d’après les statistiques du ministère de l’Agriculture. Pour 2018, les quantités récoltées tourneraient autour de 1,011 million de tonnes, selon la même source, contre 1,1 million de tonnes pour d’autres sources.
Ces chiffres sont encore loin du cap fixé par le président de la République: «1,6 million de tonnes de paddy pour atteindre l’autosuffisance en riz.» Une partie de cette production est achetée aux producteurs par les sociétés importatrices qui la revendent sur le marché, en gros ou en détail. «A notre niveau, nous préfinançons des groupements de riziculteurs à la place des banques et même à la place de la Banque nationale de développement économique» (BNDE), révèle Moukhtar Kane, de la société Sencom.
Autosuffisance
D’abord décrétée pour la fin de l’année 2017, l’autosuffisance en riz a désormais été calée pour 2019. En attendant, le projet est entre deux feux. D’un côté, la plupart des acteurs saluent le volontarisme du président de la République qui s’est traduit par la mise à disposition de moyens financiers considérables pour atteindre l’objectif visé. Mais, indiquent-ils, la maîtrise réelle du processus apparaît comme une condition sine qua non de réussite.
Entre l’augmentation effective des surfaces emblavées pour la riziculture, la généralisation d’un matériel agricole adapté à l’environnement sénégalais, le respect scrupuleux du calendrier cultural propre au riz dans la vallée du fleuve, le détournement à grande échelle d’une partie importante du financement d’Etat par des lobbies protégés, etc., il n’est pas certain que l’autosuffisance soit au rendez-vous de sitôt.
«Le Sénégal peut bien atteindre l’autosuffisance dans ce domaine, mais il faut que l’objectif soit smart, souligne Moukhtar Kane, le chef du marketing et commercial de Sencom. Nous avons les terres, l’eau, les techniciens, une expertise avérée, l’appui de partenaires et d’organisations internationales. Pourquoi continuer à aller jusqu’en Inde, Thaïlande ou Chine pour importer du riz avec toutes les tracasseries et tous les sacrifices que cela demande ? »