Les mesures conservatoires auxquelles appelle le premier ministre vont dans le bon sens. Mais à condition qu’elles soient véritablement appliquées et, surtout, complétées par des mesures simples à mettre en place, et qui ne coutent pratiquement rien au budget de l’Etat. Comme celles suivantes :
- Réforme de l'examen du permis de conduire avec obligation de passer par une auto-école (il faudra alors passer des accords avec les auto-écoles, afin de négocier des prix "plancher »);
- Obligation de savoir lire pour avoir le droit de passer son permis de conduire, car le code de la route n'est pas fait que de dessins! Cela aura également un impact sur le taux d’illettrisme, un des fléaux du pays, car les jeunes qui ne savent pas lire trouveront ainsi une forte motivation pour améliorer leur niveau intellectuel, indispensable de nos jours.
- Formation des policiers, avec obligation pour eux de verbaliser AUSSI pour des infractions au code de la route. Contrôler les papiers, c'est bien, mais nettement insuffisant.
- Augmentation des amendes forfaitaires. Les faire passer de 6.000 à 10 ou 12.000 francs CFA, ferait réfléchir à deux fois le contrevenant potentiel.
- Interdiction aux policiers de négocier les contraventions. Pour cela, création d'une brigade spéciale, en civil, chargée de surveiller les indélicats, avec risque pour eux de ne plus occuper de poste dans la fonction publique, pendant dix ans.
- Formation desdits policiers plus adaptée. Leur expliquer notamment que les feux de circulation, placés aux carrefours stratégiques, servent à réguler la circulation, éviter des embouteillages. Si des policiers demandent aux automobilistes de passer aux feux rouges, il n'y a plus de régulation, et immanquablement, cela contribue aux bouchons et autres embouteillages.
- Obligation, pour les deux roues, de respecter le code de la route, et notamment s'arrêter aux feux rouges (en évitant, si possible, de ne pas "engueuler" l'automobiliste qui lui, s'arrête aux feux. Je rappelles la règle : rouge, je m'arrête, vert je passe !
Voilà quelques mesures complémentaires qui, si elles étaient appliquées, avec d'autres, rangeraient définitivement les embouteillages légendaires de DAKAR aux oubliettes, sans oublier, sur les routes et autoroutes, le contrôle de la vitesse, le contrôle des camions en surcharge, l'état des véhicules, etc.
Il faudrait surtout ne plus céder aux pressions et autres menaces d'un syndicat des chauffeurs poids lourd et d’autres organismes professionnels ou religieux, à qui l'on a accordé beaucoup trop de pouvoirs ces dernières décennies. Ils sont co-responsables de nombreux décès de nos compatriotes, contribuant largement à ce que les accidents de la route figurent comme l'une des origines remarquables de la mortalité dans le pays.
Autant dire que la tache est rude, mais c'est cela aussi, le changement!
Me François JURAIN