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Eiffage négocie pour racheter 49,99% d'Aéroport de Toulouse

Mardi 14 Mai 2019

Eiffage négocie pour racheter 49,99% d'Aéroport de Toulouse
TOULOUSE (Reuters) - Le groupe Eiffage a annoncé mardi entrer en négociations exclusives pour l’acquisition de l’intégralité de la participation détenue par Casil Europe au capital de la société Aéroport Toulouse-Blagnac (ATB), soit 49,99 %.
 
ATB est la société concessionnaire jusqu’en 2046 de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, troisième aéroport régional français avec un trafic de 9,6 millions de passagers en 2018.
 
Cette opération, précise le groupe Eiffage dans un communiqué, "s’inscrit dans la stratégie d’Eiffage visant à diversifier son portefeuille de concessions, déjà fort de nombreuses participations dans des infrastructures de transport en Europe, ainsi qu’à en allonger la durée".
 
Selon les termes de l'accord envisagé, "Eiffage s’engagerait à acquérir la totalité des actions détenues par Casil Europe dans l’aéroport de Toulouse-Blagnac", a confirmé dans un communiqué le premier actionnaire d'ATB en défendant son bilan.
 
Pour Casil Europe, très contesté localement notamment pour sa politique de dividendes, "cette opération marquerait le début d'un nouveau chapitre de l'histoire d'ATB, dans la continuité de son fort développement depuis l’arrivée de Casil Europe en tant que premier actionnaire en 2015".
 
"L'engagement continu de Casil Europe au sein du conseil de surveillance et auprès du directoire, ainsi que des équipes d’ATB, s'est notamment traduit par une augmentation de près de +30% des flux de passagers, l’ouverture de 42 destinations supplémentaires et des investissements significatifs dans la modernisation et le développement de l’aéroport", a indiqué la société à capitaux chinois.
 
La société Casil Europe issue du consortium chinois Symbiose auquel l'Etat français avait cédé en avril 2015, pour 308 millions d'euros, 49,99% du capital de la société ATB, avait annoncé en début d'année sa volonté de revendre sa participation.
 
RECOURS DEVANT LE CONSEIL D'ETAT
 
Depuis, les opposants à la privatisation ATB ont obtenu devant la cour administrative d’appel de Paris l'annulation de procédure de cession des titres de l'Etat au motif le cahier des charges de cette procédure n’avait pas été respecté, a-t-on appris mardi de source judiciaire. L'Etat qui conserve 10,01% du capital d'ATB, s'est pourvu en cassation devant le Conseil d'Etat.
 
A ce sujet, le groupe Eiffage a indiqué que la procédure de cession faisant l’objet d’une "contestation contentieuse" portée devant le Conseil d’Etat, son issue va "conditionner la réalisation d’une éventuelle acquisition par Eiffage de la participation de Casil Europe dans ATB".
 
Pour Me Christophe Lèguevaques, avocat des opposants à la privatisation d'ATB et à l'origine de cette procédure, "Eiffage a dû sortir le portefeuille pour s'offrir, face à Vinci, une entrée fracassante sur le marché des aéroports".
 
"Que ce soit Casil Europe, Vinci ou Eiffage, nous nous opposons toujours au principe de la privatisation qui n'apporte rien à la gestion de l'aéroport si ce n'est une pression des actionnaires pour une plus grande rentabilité, ce qui supporte une plus grande gêne et toujours plus de pollution pour les riverains", a déclaré à Reuters Me Lèguevaques.
 
"La vente n'est pas faite puisqu'il y a une condition suspensive liée à la décision du Conseil d'Etat qui prendre du temps pour rendre sa décision", a précisé l'avocat.
 
Sans attendre la décision du Conseil d'Etat, le Collectif contre la privatisation de l'aéroport a annoncé la semaine dernière le lancement d'ici fin mai d'une action collective via une plate-forme citoyenne sur Internet pour obtenir l'annulation de la vente elle-même devant le tribunal de commerce de Paris.
 
"En cas de réalisation de cette opération, Eiffage sera un partenaire de long terme d’ATB, aux côtés des autres actionnaires, en privilégiant un développement dans le respect des contraintes et équilibres territoriaux", a ajouté le groupe pour rassurer les actionnaires publics locaux de l'aéroport, la chambre de commerce et d'industrie, la Région Occitanie, le Département de Haute-Garonne et Toulouse Métropole qui détiennent 40% de son capital.
 
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