Il y a 60 ans, le 10 septembre 1964, 23 pays nouvellement indépendants d'Afrique fondaient la Banque africaine de développement. Aujourd'hui, la BAD compte 81 pays membres, dont 27 États non africains. Encore dirigée pour quelques mois par le Nigérian Akinwumi Adesina, l'institution financière panafricaine est devenue un outil de financement solide et respecté, incontournable pour le développement du continent...
L’accord constitutif de la Banque africaine de développement (BAD) est signé le 4 septembre 1963 par les représentants de 23 États africains. Il entre en vigueur le 10 septembre 1964, date de naissance officielle de la BAD, qui s’installe alors à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Sous la présidence du Soudanais Mamoun Beheiry (1967-1970), la BAD accorde ses premiers prêts à la Sierra Leone pour constituer sa National Development Bank et au Kenya pour la construction d’une route. Le ton est donné : la Banque africaine de développement accordera dans un premier temps des prêts pour les grandes infrastructures : routes, ponts, barrages.
Mais les difficultés financières surgissent après le double choc pétrolier, il faut trouver de nouvelles ressources. L’idée de faire entrer au capital des États non africains ne fait pas tout de suite l’unanimité, provoquant même la démission du Ghanéen Kwame Donkor Fordwor (1976-1979), mais elle est mise en œuvre en 1982 par son successeur, le Zambien Wila Mung'Omba (1980-1985), ce qui rassure les marchés financiers. La BAD se voit attribuer son premier Double-A par les agences de notation internationales...
Depuis 2015, la BAD est présidée et pour encore un an par le Nigérian Akinwumi Adesina...Belle revanche pour celui qui a su clarifier les missions de la BAD autour de cinq priorités (High Five) : Éclairer et fournir de l’énergie à l’Afrique ; nourrir l’Afrique ; intégrer l’Afrique ; industrialiser l’Afrique ; améliorer les conditions de vie des Africains. Tout en imposant la BAD sur la scène des banques multilatérales de développement. [RFI]