Au Tchad, auquel la France vient de réitérer son soutien et sa volonté de maintenir ses soldats, la visite en janvier à Moscou du chef de la junte est désormais considérée comme un bluff plutôt qu'une menace de rapprochement avec la Russie.
D'autant que le général Mahamat Idriss Déby Itno, candidat à la présidentielle dans moins de deux mois après avoir durement réprimé toute opposition, n'a que peu d'intérêt à se passer du soutien militaire occidental pour l'heure, selon des experts.
Car, dans un Sahel ex-sphère d'influence de Paris mais dont l'armée s'est fait expulser au profit de la Russie, le Tchad, encerclé par des pays faisant la part belle à Wagner (Centrafrique, Soudan, Libye, Niger), reste le dernier à abriter des soldats français. Environ un millier, même si la France a annoncé une baisse de l'effectif, comme partout où elle entretient encore des troupes en Afrique...
A N'Djamena, contrairement à Bangui, Bamako, Ouagadougou et Niamey, le drapeau russe ne fait pas florès et les posts anti-français des usines à trolls liées à Wagner sont quasi-absents des réseaux sociaux. Seul un minibus arpente la capitale, un elliptique "Wagneur Putine Afrique" (sic) collé à la lunette arrière...
Le Tchad "est aussi l'un des derniers régimes brutaux avec lequel la France a maintenu un partenariat militaire fort, sans doute le dernier avec lequel Paris maintient le vieux contrat post-colonial de protection de régime", assène Elie Tenenbaum, directeur du Centre des études de sécurité de l'Institut français des relations internationales (Ifri). [AFP]