Le Rassemblement national, dirigé par Jordan Bardella, n'obtiendra pas la majorité absolue à l'Assemblée nationale française, à l'issue du deuxième tour des élections législatives qui aura lieu dimanche 7 juillet courant.
C'est ce qu'a rapporté le journal "Les Echos", jeudi, sur la base d'une projection établie par OpinionWay pour Vae Solis, pour « Les Echos » et Radio Classique.
Le Rassemblement national n'obtiendra qu'une majorité située entre 205 et 230 sièges sur 577, selon la même source. Mais il sera le premier bloc parlementaire à l'Assemblée nationale française.
OpinionWay justifie sa projection par le nombre élevé des désistements aux deuxième tour, pour faire bloc contre une éventuelle majorité absolue de l'extrême droite, tant espérée par Marine Le Pen et son camp, mais tant redoutée par ses adversaires.
En effet, un front républicain s'est constitué suite au premier tour de ces élections, dimanche 30 juin, en procédant à des désistements dans les circonscriptions où le Rassemblement national pourrait gagner un siège.
Ces désistements sont au nombre de 221 sur un total de 308 triangulaires constatées après le premier tour.
« Le front républicain pourrait fonctionner en partie. Il empêcherait le RN d'obtenir une majorité absolue, mais ne l'empêcherait pas de devenir le premier groupe à l'Assemblée nationale », souligne Bruno Jeanbart, vice-président d'OpinionWay, cité par Les Echos.
Selon les mêmes projections, le Nouveau front populaire (gauche) obtiendrait entre 145 et 175 sièges, alors que la majorité "macroniste" n'aura qu'entre 130 et 162 députés au Palais Bourbon, selon, toujours la même source.
Le paysage étant tel, "la France fait face à un risque de devenir ingouvernable", avertit le journal Les Echos, rappelant le dispositif sécuritaire annoncé par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et qui sera déployé dimanche 7 juillet, à hauteur de 30 000 policiers et gendarmes sur le territoire français, dont 5000 dans la capitale et en banlieue parisienne.
"Ce sera un très gros dispositif prédisposé afin que l'ultragauche ou l'ultradroite ne profitent pas des résultats pour créer un désordre qui pourrait faire naître, après, d'autres désordres", a déclaré Darmanin.
Pour rappel, le président Macron avait dissous l'Assemblée nationale le 9 juin dernier, suite à une percée inédite de l'extrême droite lors des élections européennes, et appelé à des élections législatives anticipées le 30 juin et le 7 juillet 2024.
Lors de la première manche de ce scrutin, le Rassemblement national et ses alliés sont arrivés en tête avec 33,15% des suffrages, suivi du Nouveau Front populaire avec 28,14%, ensuite la majorité sortante du président Macron avec 20,76%.
Au moins 76 sièges ont été remportés dès le premier tour, alors que 501 autres restent à pourvoir au deuxième tour. [AA]