Au soir d'une mobilisation sociale pour la hausse des salaires, le PDG du géant français TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a pris mardi les réseaux sociaux à témoin pour justifier sa rémunération, "moins élevée" que celle des "autres majors" européennes et américaines.
"Je suis fatigué de cette accusation de 'm'être augmenté de 52 %' - voici la vraie évolution de ma rémunération depuis 2017", a écrit sur Twitter Patrick Pouyanné (@PPouyanne), mardi 18 octobre. Le PDG du géant français TotalEnergies a également publié un tableau montrant l'évolution de sa rémunération depuis 2017.
Une mise au clair alors que son groupe se trouve en plein conflit salarial avec plus de 20 jours de grève dans certaines raffineries françaises et que des milliers de Français étaient dans la rue mardi pour une hausse des salaires.
Selon ce document, tiré des chiffres publiés chaque année dans le rapport annuel du groupe, le dirigeant a bien été augmenté de 51,7% en 2021, à 5.944.129 euros.
Sur ce document, on observe également que cette hausse fait suite à une baisse de 36,4 % de sa rémunération en 2020, reflétant une amputation salariale qu'il s'est "volontairement" appliquée pendant la crise sanitaire.
La part variable de son salaire, lié aux résultats du groupe, avait reculé cette année-là. En 2020, sa rémunération avait en effet diminué à 3,91 millions d'euros.
En 2019, l'année d'avant pandémie, elle s'élevait à 6,15 millions d'euros, soit plus que celle de 2021. En 2018, à 5,8 millions d'euros, et en 2017, à 6 millions d'euros.
"Ce n'est pas moi qui fixe ma rémunération, mais le conseil d'administration de TotalEnergies qui le fixe et les actionnaires qui l'approuvent - il est certes élevé, mais comparable à mes pairs du CAC40 et bien moins élevé que celui des autres majors européens et américains", a expliqué le dirigeant dans un second tweet.
« Pouyanné est le visage de l'obscénité dans notre pays »
Jeudi soir, à la Bourse du travail de Paris, le député LFI François Ruffin a fait désigner lors d'une fausse élection le "Picsou d'or" des super-profits. Le député de la Somme a déclaré que Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, obtenait le "prix du jury" mais hors concours. Car, alors que la grève dans les raffineries domine l'actualité, "ce serait trop facile" de gagner.
Pourtant, "Pouyanné est le visage de l'obscénité dans notre pays : 10 milliards de profit en six mois pour Total, +52 % de salaire pour son PDG (...) mais ça met 15 jours à négocier avec les salariés", tacle François Ruffin qui ne rigole plus.