Au Gabon, les députés et sénateurs de la transition militaire, réunis en assemblée constituante, ont achevé l'examen du projet de Constitution.
Parmi les nouvelles dispositions envisagées : des critères plus stricts pour les candidats à la présidence, qui devront désormais prouver qu'ils sont non seulement de nationalité gabonaise, mais aussi issus de parents et grands-parents exclusivement gabonais. Plus encore, l'époux ou l'épouse du candidat devra également répondre à ces critères d'ascendance.
Ces exigences suscitent des débats houleux dans la société gabonaise. Roy Atiret Biye, journaliste et observateur politique, constate qu'« au final on va aboutir à une élection présidentielle où, si les uns et les autres se sentent lésés, on aura encore le sentiment de mettre en œuvre une autocratisation électorale, l’autocratisation politique, que nous avons souvent dénoncées. »
Le sociologue politique Cyr Pavlov Moussavou note que « cette proposition constitue un véritable recul démocratique en ce sens qu’elle exclut d’emblée une importante frange de compatriotes qui eux aussi veulent servir le Gabon au plus haut niveau. » [DW]