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Le billet de Baaba: Alerte ! Alerte ! Alerte!

Mercredi 19 Octobre 2022

« Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n'ai rien dit.
Je n'étais pas communiste
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n'ai rien dit.
Je n'étais pas syndicaliste
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n'ai rien dit.
Je n'étais pas juif
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n'ai rien dit.
Je n'étais pas catholique
Et, puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait plus personne pour protester »
 
Cette citation, prêtée à Friedrich Gustav Emil Martin Niemöller, comporte plusieurs variantes au gré de l’inspiration de ceux qui en usent. En l’occurrence ici, nous faisons un appel pressant au bon sens et à la responsabilité des sénégalais, face aux défis qui se dressent progressivement et… méthodiquement ( ?) devant nous.
 
Les événements qui se sont déroulés récemment, dans le département de Mbour, relativement à l’intervention des forces de l’ordre pour interrompre le déroulement normal de la tournée du leader du Pastef Ousmane Sonko, méritent que l’on s’y arrête. Aucune lassitude ne doit triompher sur notre capacité d’indignation car, il semble bien qu’une escalade systématique s’opère dans le sens de la restriction de nos droits et libertés d’aller et de venir.
 
Le leader du Pastef,  au sortir des élections législatives et, après avoir procédé à la restructuration des instances de son parti, a annoncé  urbi et orbi qu’il allait, selon un agenda largement diffusé, engager une tournée nationale pour tâter le pouls du pays. « Nemeku Tour ».  Il s’agirait, à  cette occasion, de remobiliser ses militants et militantes  et d’animer les instances à la base.
 
 Quelle loi interdit cela ?
Quel est dans cet énoncé public, l’élément perturbateur…anormal qui nécessiterait la mobilisation des forces de l’ordre ?
 
J’ai beau chercher et je n’en trouve pas ! Et vous ?
 
Un parti politique est une association qui doit avoir la latitude d’exercer des activités de mobilisation et de sensibilisation de ses militants et sympathisants. Ces rassemblements de communion entre les militants, de la base au sommet, sont consubstantiels de la liberté d’association. Il est,  dès lors inadmissible que ces activités fassent l’objet de limitation ou d’intimidation. ..
 
Sur un enjeu comme celui-là,  tous les citoyens sénégalais, épris de justice et de paix sociale, doivent prendre conscience que, si on laisse passer ce genre de distorsion à la démocratie, nous assisterons à l’extermination de nos libertés individuelles les unes après les autres ! Sans autre forme de procès.
 
Alors nous disons : Alerte, alerte, alerte ! Trois fois…
Amadou Tidiane Wone
Nombre de lectures : 140 fois


1.Posté par Me François JURAIN le 20/10/2022 18:55
Vous pouvez même le crier 30 fois, car ce que nous avons vu à MBOUR, n'est que les prémices de ce que nous allons voir dans l'année à suivre. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que le combat qui s'engage entre les deux prétendants au trône, sera un combat à mort, où il n'en restera qu'un. Donc, tous les coups seront permis à défaut d'être autorisés!
Les règles sont simples: d'un côté, vous avez SONKO, que l'on aime ou que l'on aime pas, il faut lui reconnaitre et lui attribuer les avantages d'un "phénomène", car il est arrivé à créer, en quelques années, une spirale ascendante, et rien ne semble pouvoir l'arrêter.
En face, vous avez un Président sortant, qui, bien que la constitution le lui interdit, et qu'il a promit et écrit, non seulement qu'il respecterait la constitution (ce qui en soit constitue une première, car il ne l'a respectée que rarement et seulement si ça l'arrange), mais qu'il ne briguerait pas de troisième mandat: un mensonge de plus, qui constitue la goutte qui fait déborder le vase, et qui explique en partie, la chute libre de la côte de popularité du sus nommé. De détesté par une partie de la population, il est arrivé à être vomi par une grande partie de la population. En cause, principalement son népotisme, les "casseroles" qu'il trainent lui, sa famille et son clan, etc.
Le problème, c'est que ce Président sortant ne PEUT PAS perdre cette élection, faute de quoi, son sort est écrit, tant pour lui que pour sa femme, sa famille, ses amis, car l'adversaire est teigneux, et revanchard. Qui plus est, il est adroit et intelligent, même si l'on doit mettre à son débit quelques erreurs difficiles à pardonner.
Sur le papier, le premier est largement gagnant en voix, et le second le sait très bien.
La marge du Président sortant est étroite, car quoi qu'il fasse, quoi qu'il dise, cela profite en tout ou partie à son adversaire!
La seule solution qui lui reste, c'est de provoquer, à chaque instant, à chaque mètre parcouru dans la rue par son adversaire, que celui-ci sorte à pied, à cheval, en voiture ou en vélo, provoquer, provoquer, provoquer encore, pour que SONKO tombe dans le piège tendu, à savoir, créer un climat insurrectionnel tel que le Président sortant apparaitra comme le "sauveur de la nation", celui qui sait rétablir et maintenir l'ordre dans un pays avide de paix.
Donc, plus nous nous rapprocherons de l'échéance fatidique de 2024, plus ce genre d'entrave à la liberté de SONKO sera provoqué, et il appartiendra à celui-ci, qui est suffisamment intelligent, de ne pas tomber dans le piège tendu.
Donc, 2023 sera l'année, ici, au pays, de nombreuses manifestations, qui vont aller crescendo, avec son lot de violences, de morts, et de blessés, malheureusement.
Lequel sortira vainqueur? Pour l'instant, nul ne sait. Mais ce qui est clair, c'est que le perdant, quel qu'il soit, s'il n'y perdra pas sa vie, perdra en tout cas sa liberté, toute sa liberté, pendant un bon nombre d'années. Le premier perdant est déjà connu: c'est le peuple sénégalais.
Me François JURAIN

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