A peine déféré pour être mis à la disposition du procureur, le journaliste Pape Alé Niang a bénéficié d'un retour de parquet qui lui fera repasser une autre nuit au Commissariat central de Dakar, selon plusieurs médias en ligne. C'est ce mercredi 9 novembre que le face à face avec le maître des poursuites devrait avoir lieu?
Auparavant dans la journée, notre confrère détenu depuis dimanche dans les locaux du Commissariat central de Dakar, avait été acheminé au tribunal de Dakar. Il est accusé de « divulgation de documents militaires sans autorisation de la hiérarchie de nature à nuire à la défense nationale, appel à la subversion, recels et diffusion de documents administratifs estampillés secret et propagation de fausses nouvelles », selon un communiqué publié lundi par la Coordination des associations de presse (CAP). Les bases justificatives de ces délits sont les articles 60, 80 et 363 du Code pénal sénégalais.
Les poursuites contre le directeur du site d’information Dakarmatin.com semblent relatives à plusieurs affaires et dont la plus emblématique concerne un Rapport de la gendarmerie nationale sur l’enquête préliminaire du dossier « Sweet Beauté » et dont une partie aurait été falsifiée par l’ex-procureur de la république Serigne Bassirou Guèye.
Dans une déclaration rendue publique lundi, la CAP a condamné l’arrestation pour « des délits de presse » du journaliste puis exigé sa libération immédiate et inconditionnelle du journaliste Niang. Rappelant que « la liberté de presse, d’investiguer et d’informer n’est pas négociable », les associations de la presse sénégalaise interpellent les organisations de défense des libertés de presse nationales et internationales « sur les dérives totalitaires de l’Etat du Sénégal » en matière de libertés publiques et de presse. Au Sénégal, les délits de presse ne sont pas dépénalisés.