Les munitions non explosées continuent à mettre en péril les habitants des communautés touchées par le conflit dans le nord de l'Ethiopie, a déclaré le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
"Dix mois après qu'un accord de paix a mis fin à deux ans de conflit armé dans le nord de l'Ethiopie, la vie et les moyens de subsistance des personnes qui vivent dans les zones infestées de munitions non explosées dans les régions du Tigré, de l'Amhara et de l'Afar restent menacés, et ce malgré une amélioration significative de la situation humanitaire globale", a indiqué le CICR dans un communiqué publié jeudi.
Parmi les personnes les plus exposées aux risques figurent les enfants qui jouent, et les agriculteurs qui retournent travailler sur les terres situées sur d'anciens champs de bataille, selon le CICR.
"C'est une tragédie absolue de voir quelqu'un être tué ou perde un membre dans l'explosion d'une munition abandonnée, à plus forte raison après la fin d'un conflit", a affirmé Vasanth Kanags, spécialiste de la contamination par les armes du CICR dans la région.
"Il est urgent d'informer les communautés de ce danger, en particulier les enfants qui sont naturellement attirés par tout objet nouveau et intéressant", a-t-il ajouté.
Le CICR a déclaré qu'il redoublait d'efforts en collaboration avec la Société de la Croix-Rouge éthiopienne (ERCS) pour venir en aide aux victimes des engins explosifs abandonnés et protéger les populations de cet héritage meurtrier, en particulier dans les zones reculées. Il s'attache notamment à promouvoir des comportements plus sûrs et à impliquer les autorités locales dans le marquage et le nettoyage des zones contaminées par les munitions non explosées.
Certaines victimes d'accidents rencontrant des difficultés exceptionnelles après avoir été blessées par des munitions abandonnées ont également reçu une aide financière d'urgence du CICR pour couvrir leurs besoins les plus immédiats, selon le communiqué.
Le CICR et l'ERCS prévoient d'intensifier leurs activités dans les zones touchées les plus difficiles d'accès de l'Amhara et de l'Afar dans les mois à venir, afin de permettre aux communautés de se prémunir contre les risques d'accidents. [Xinhua]