En visite à Abidjdan, Emmanuel Macron a appelé samedi à "bâtir une relation nouvelle" avec la Côte d'Ivoire, "à la fois passionnée et décomplexée", notamment en privilégiant la jeunesse et le sport, nouvelles priorités de la France en Afrique.
La lutte contre le jihadisme au Sahel est aussi au centre de la visite: après avoir fêté Noël avec les soldats français basés à Abidjan, le président a annoncé samedi matin que les soldats de l'opération Barkhane avait "neutralisé 33 terroristes" dans la région de Mopti, au centre du Mali.
Plus de deux ans après son discours de Ouagadougou, en 2017, le président français a réaffirmé sa volonté à redessiner la politique de la France en Afrique en prenant en exemple les "excellentes" relations franco-ivoiriennes. Après des épisodes particulièrement orageux au fil de la longue crise politico-militaire ivoirienne du début des années 2000.
"La France a un rôle essentiel à jouer pour aider à l'émancipation de la jeunesse africaine et bâtir une relation nouvelle, à la fois passionnée et décomplexée avec le continent africain et tout particulièrement avec la Côte d'Ivoire", a-t-il déclaré devant la communauté française à Abidjan.
Pour cela, il a mouillé la chemise, sous un soleil brûlant, en allant à la rencontre de milliers de gamins d'un quartier populaire d'Abidjan sur le terrain de foot et les tatamis d'un complexe sportif construit et financé avec l'aide de la France.
Il était accompagné de la personnalité ivoirienne la plus célèbre à l'étranger, l'ex-footballeur Didier Drogba, idole de Marseille et de Chelsea, qui a déclenché l'enthousiasme des jeunes.
"Ce complexe pour la jeunesse est vraiment un symbole de l'entente franco-ivoirienne. Le sport n'est pas seulement un moyen de se dépenser physiquement, il transmet des valeurs comme l'inclusion sociale, le respect, le partage. Des infrastructures comme ça, on devrait en avoir des milliers", a déclaré Didier Drogba.
Conçue par la société française Winwin, l'Agora, qui s'étend sur plus de trois hectares, doit servir de modèle à l'implantation de 90 autres centres en Côte d'Ivoire, avant d'autres pays africains.
A plusieurs reprises dans la matinée, Emmanuel Macron a été salué par des "Joyeux anniversaire" entonné pour ses 42 ans, en particulier au cours d'une cérémonie où il a été fait chef traditionnel "dans la plus pure tradition", héritant du nom de "N'djekouale"(chercheur de paix en langue ébrié).
- "modèle" pour l'Afrique -
Dans l'après-midi, comme il l'a fait au cours de ses précédents déplacements en Afrique, Emmanuel Macron doit avoir un échange avec des étudiants, cette fois de l'institut de santé d'Abidjan.
Le chef de l'Etat passera une partie de la journée en compagnie de son homologue Alassane Ouattara, qui s'est déjà rendu à six reprises à Paris depuis le début du quinquennat.
De source diplomatique et même si cela ne fera probablement pas l'objet d'une annonce, Emmanuel Macron pourrait aborder avec son hôte l'épineux dossier de l'élection présidentielle prévue en octobre 2020 en Côte d'Ivoire.
Evoquant devant une partie des 22.000 Français vivant dans le pays les "appréhensions" suscitées par ce scrutin, Emmanuel Macron s'est déclaré "confiant dans la volonté et la capacité du peuple ivoirien à franchir dans la paix, cette étape importante pour la démocratie ivoirienne". "La Côte d'Ivoire doit (...) demeurer un modèle pour le continent", a-t-il ajouté, en précisant que la France l'aidera "à aller en ce sens".
Agé de 77 ans, Alassane Ouattara entretient le mystère sur une éventuelle candidature à un troisième mandat. Il a annoncé qu'il serait candidat si ses rivaux historiques, les ex-présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, se présentaient.
Les Ivoiriens gardent en mémoire le souvenir de la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts.
L'opposition ivoirienne a renoncé à organiser samedi un meeting à Abidjan, affirmant que les autorités voulaient "interdire les manifestations" pendant la visite du président français.
- "désir de France" -
Face à la communauté française, Emmanuel Macron a également abordé le dossier sensible de l'immigration, un "désir de France des Ivoiriens qui ne cesse de croître", avec un bond de 31% des demandes de visa depuis deux ans.
70% des visas sollicités sont délivrés afin de "faciliter la mobilité légale de ceux qui concourent à renforcer les liens entre les deux pays", en particulier les étudiants, les entrepreneurs ou les artistes, selon lui. La simplification des procédures permet de "lutter plus efficacement contre l'immigration illégale", a-t-il estimé.
Emmanuel Macron, qui répète souvent que la France ne peut pas lutter seule contre le jihadisme au Sahel, va par ailleurs relancer un projet qui lui tient à coeur: la construction de l'Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT), près d'Abidjan.
Il avait dévoilé ce projet en 2017 lors du sommet UE-Afrique, avec l'ambition de faire de cette académie un centre de formation de référence pour l'Afrique.
Un autre dossier relancé est celui du métro d'Abidjan, un projet titanesque de 1,5 milliard d'euros financé par la France, dont Emmanuel Macron avait posé la première pierre en 2017. Depuis, le dossier a évolué mais les travaux n'ont pas commencé.
Emmanuel Macron terminera sa deuxième visite en Côte d'Ivoire en se rendant dimanche à Bouaké, deuxième ville du pays. Avant de faire une escale rapide au Niger consacrée à la crise sécuritaire au Sahel. (AFP)
La lutte contre le jihadisme au Sahel est aussi au centre de la visite: après avoir fêté Noël avec les soldats français basés à Abidjan, le président a annoncé samedi matin que les soldats de l'opération Barkhane avait "neutralisé 33 terroristes" dans la région de Mopti, au centre du Mali.
Plus de deux ans après son discours de Ouagadougou, en 2017, le président français a réaffirmé sa volonté à redessiner la politique de la France en Afrique en prenant en exemple les "excellentes" relations franco-ivoiriennes. Après des épisodes particulièrement orageux au fil de la longue crise politico-militaire ivoirienne du début des années 2000.
"La France a un rôle essentiel à jouer pour aider à l'émancipation de la jeunesse africaine et bâtir une relation nouvelle, à la fois passionnée et décomplexée avec le continent africain et tout particulièrement avec la Côte d'Ivoire", a-t-il déclaré devant la communauté française à Abidjan.
Pour cela, il a mouillé la chemise, sous un soleil brûlant, en allant à la rencontre de milliers de gamins d'un quartier populaire d'Abidjan sur le terrain de foot et les tatamis d'un complexe sportif construit et financé avec l'aide de la France.
Il était accompagné de la personnalité ivoirienne la plus célèbre à l'étranger, l'ex-footballeur Didier Drogba, idole de Marseille et de Chelsea, qui a déclenché l'enthousiasme des jeunes.
"Ce complexe pour la jeunesse est vraiment un symbole de l'entente franco-ivoirienne. Le sport n'est pas seulement un moyen de se dépenser physiquement, il transmet des valeurs comme l'inclusion sociale, le respect, le partage. Des infrastructures comme ça, on devrait en avoir des milliers", a déclaré Didier Drogba.
Conçue par la société française Winwin, l'Agora, qui s'étend sur plus de trois hectares, doit servir de modèle à l'implantation de 90 autres centres en Côte d'Ivoire, avant d'autres pays africains.
A plusieurs reprises dans la matinée, Emmanuel Macron a été salué par des "Joyeux anniversaire" entonné pour ses 42 ans, en particulier au cours d'une cérémonie où il a été fait chef traditionnel "dans la plus pure tradition", héritant du nom de "N'djekouale"(chercheur de paix en langue ébrié).
- "modèle" pour l'Afrique -
Dans l'après-midi, comme il l'a fait au cours de ses précédents déplacements en Afrique, Emmanuel Macron doit avoir un échange avec des étudiants, cette fois de l'institut de santé d'Abidjan.
Le chef de l'Etat passera une partie de la journée en compagnie de son homologue Alassane Ouattara, qui s'est déjà rendu à six reprises à Paris depuis le début du quinquennat.
De source diplomatique et même si cela ne fera probablement pas l'objet d'une annonce, Emmanuel Macron pourrait aborder avec son hôte l'épineux dossier de l'élection présidentielle prévue en octobre 2020 en Côte d'Ivoire.
Evoquant devant une partie des 22.000 Français vivant dans le pays les "appréhensions" suscitées par ce scrutin, Emmanuel Macron s'est déclaré "confiant dans la volonté et la capacité du peuple ivoirien à franchir dans la paix, cette étape importante pour la démocratie ivoirienne". "La Côte d'Ivoire doit (...) demeurer un modèle pour le continent", a-t-il ajouté, en précisant que la France l'aidera "à aller en ce sens".
Agé de 77 ans, Alassane Ouattara entretient le mystère sur une éventuelle candidature à un troisième mandat. Il a annoncé qu'il serait candidat si ses rivaux historiques, les ex-présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, se présentaient.
Les Ivoiriens gardent en mémoire le souvenir de la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts.
L'opposition ivoirienne a renoncé à organiser samedi un meeting à Abidjan, affirmant que les autorités voulaient "interdire les manifestations" pendant la visite du président français.
- "désir de France" -
Face à la communauté française, Emmanuel Macron a également abordé le dossier sensible de l'immigration, un "désir de France des Ivoiriens qui ne cesse de croître", avec un bond de 31% des demandes de visa depuis deux ans.
70% des visas sollicités sont délivrés afin de "faciliter la mobilité légale de ceux qui concourent à renforcer les liens entre les deux pays", en particulier les étudiants, les entrepreneurs ou les artistes, selon lui. La simplification des procédures permet de "lutter plus efficacement contre l'immigration illégale", a-t-il estimé.
Emmanuel Macron, qui répète souvent que la France ne peut pas lutter seule contre le jihadisme au Sahel, va par ailleurs relancer un projet qui lui tient à coeur: la construction de l'Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT), près d'Abidjan.
Il avait dévoilé ce projet en 2017 lors du sommet UE-Afrique, avec l'ambition de faire de cette académie un centre de formation de référence pour l'Afrique.
Un autre dossier relancé est celui du métro d'Abidjan, un projet titanesque de 1,5 milliard d'euros financé par la France, dont Emmanuel Macron avait posé la première pierre en 2017. Depuis, le dossier a évolué mais les travaux n'ont pas commencé.
Emmanuel Macron terminera sa deuxième visite en Côte d'Ivoire en se rendant dimanche à Bouaké, deuxième ville du pays. Avant de faire une escale rapide au Niger consacrée à la crise sécuritaire au Sahel. (AFP)