Le gouvernement espagnol poursuivait samedi la prise de contrôle de la Catalogne avec la destitution du chef de la police, au lendemain de la déclaration d'indépendance proclamée par le parlement régional qui a provoqué la fureur de Madrid et un large rejet en Europe.
Samedi matin, le drapeau espagnol continuait de flotter aux côtés du drapeau catalan sur le palais du gouvernement régional à Barcelone. Dans la ville, la nuit a été éclairée par les feux d'artifice des indépendantistes.
Mais dès l'aube, la destitution du chef de la police catalane, l'emblématique Josep Lluis Trapero, déjà sous le coup d'une enquête pour "sédition", a été annoncée au journal officiel.
Le document annonce aussi que le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy et sa numéro deux Soraya Saenz de Santamaria prennent directement les rênes de l'exécutif catalan, en remplacement du président indépendantiste Carles Puigdemont et de son numéro deux Oriol Junqueras, destitués vendredi soir avec leur équipe.
Ces mesures exceptionnelles font partie de l'arsenal, préparé depuis des semaines, que le gouvernement espagnol a commencé à mettre en application quelques heures seulement après la proclamation par le parlement catalan de "la République catalane, Etat indépendant et souverain".
A l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire, le dirigeant conservateur Mariano Rajoy a annoncé dès vendredi soir la destitution de l'exécutif catalan, provoquant des huées chez les manifestants indépendantistes réunis dans plusieurs villes catalanes.
Le parlement régional, dominé par les séparatistes, a été dissous, et des élections convoquées pour le 21 décembre.
Soraya Saenz de Santamaria, doit réunir dans la journée les secrétaires d'Etat qui seront chargés d'assurer les fonctions des dirigeants catalans.
Selon la presse, près de 150 hauts responsables de l'administration catalane seront démis de leurs fonctions.
A la mi-journée, à Madrid, ce sera au tour des partisans du maintien de la Catalogne en Espagne de manifester: deux camps diamétralement opposés, symbole de cette crise sans précédent pour l'Espagne depuis son retour dans le camp de la démocratie, en 1977.
- "Nous ne nous soumettrons pas" -
Les conséquences de la déclaration d'indépendance unilatérale de la Catalogne, territoire grand comme la Belgique où vivent 16% des Espagnols, sont incalculables, tout comme celles de la mise sous tutelle par Madrid.
Signe de l'inquiétude en Europe, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker (conservateur du Parti Populaire européen) a souligné vendredi que l'UE n'a "pas besoin d'autres fissures".
Washington, Londres, Berlin, Ottawa ou encore Paris ont de même immédiatement fait savoir qu'ils soutenaient l'unité de l'Espagne.
Cependant, le président du Conseil européen Donald Tusk a appelé Madrid à choisir "la force de l'argument plutôt que l'argument de la force", alors que beaucoup craignent que la Catalogne ne soit entraînée dans une spirale de troubles face à la tentative de reprise en main par l'Etat.
"Le gouvernement a adopté ces mesures pour éviter la prise en otage inadmissible d'une majorité des Catalans et le vol d'une partie du territoire au reste des Espagnols", a plaidé M. Rajoy.
Le petit parti d'extrême gauche indépendantiste CUP, qui avait résolument poussé à une proclamation immédiate de l'indépendance, a annoncé dans un tweet: "Nous continuerons à construire la République! Nous ne nous soumettrons ni à l'autoritarisme de Rajoy, ni à l'article 155" de la Constitution sur lequel le gouvernement espagnol se base pour mettre la région sous tutelle.
Relevé de ses fonctions par Madrid, le président catalan Carles Puigdemont ne s'est pas exprimé depuis l'annonce officielle de sa destitution. Le parquet général d'Espagne avait déjà annoncé qu'il engagerait la semaine prochaine une procédure judiciaire pour "rébellion" contre M. Puigdemont, qui risque la prison.
Exprimant le désarroi d'une partie de ses administrés, la maire de gauche de Barcelone, Ada Colau, a diffusé un message amer, rejetant une déclaration d'indépendance "qui n'a pas le soutien majoritaire des Catalans", tout en accusant Madrid d'avoir été "incapable d'écouter et de gouverner pour tous".
Lors des dernières élections régionales, en 2015, l'ensemble des formations pro-sécession -de l'extrême gauche au centre droit- n'avaient obtenu que 47,8% des suffrages, mais une majorité en sièges au parlement catalan. La résolution déclarant l'indépendance a été adoptée vendredi par 70 voix pour (sur 135 députés), en l'absence de la plus grande partie de l'opposition, qui avait quitté l'hémicycle.
L'indépendantisme avait tout particulièrement commencé à prospérer quand le parti de M. Rajoy avait obtenu en 2010, de la Cour constitutionnelle, qu'elle ampute largement un statut conférant de plus larges pouvoirs à la région.
Samedi matin, le drapeau espagnol continuait de flotter aux côtés du drapeau catalan sur le palais du gouvernement régional à Barcelone. Dans la ville, la nuit a été éclairée par les feux d'artifice des indépendantistes.
Mais dès l'aube, la destitution du chef de la police catalane, l'emblématique Josep Lluis Trapero, déjà sous le coup d'une enquête pour "sédition", a été annoncée au journal officiel.
Le document annonce aussi que le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy et sa numéro deux Soraya Saenz de Santamaria prennent directement les rênes de l'exécutif catalan, en remplacement du président indépendantiste Carles Puigdemont et de son numéro deux Oriol Junqueras, destitués vendredi soir avec leur équipe.
Ces mesures exceptionnelles font partie de l'arsenal, préparé depuis des semaines, que le gouvernement espagnol a commencé à mettre en application quelques heures seulement après la proclamation par le parlement catalan de "la République catalane, Etat indépendant et souverain".
A l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire, le dirigeant conservateur Mariano Rajoy a annoncé dès vendredi soir la destitution de l'exécutif catalan, provoquant des huées chez les manifestants indépendantistes réunis dans plusieurs villes catalanes.
Le parlement régional, dominé par les séparatistes, a été dissous, et des élections convoquées pour le 21 décembre.
Soraya Saenz de Santamaria, doit réunir dans la journée les secrétaires d'Etat qui seront chargés d'assurer les fonctions des dirigeants catalans.
Selon la presse, près de 150 hauts responsables de l'administration catalane seront démis de leurs fonctions.
A la mi-journée, à Madrid, ce sera au tour des partisans du maintien de la Catalogne en Espagne de manifester: deux camps diamétralement opposés, symbole de cette crise sans précédent pour l'Espagne depuis son retour dans le camp de la démocratie, en 1977.
- "Nous ne nous soumettrons pas" -
Les conséquences de la déclaration d'indépendance unilatérale de la Catalogne, territoire grand comme la Belgique où vivent 16% des Espagnols, sont incalculables, tout comme celles de la mise sous tutelle par Madrid.
Signe de l'inquiétude en Europe, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker (conservateur du Parti Populaire européen) a souligné vendredi que l'UE n'a "pas besoin d'autres fissures".
Washington, Londres, Berlin, Ottawa ou encore Paris ont de même immédiatement fait savoir qu'ils soutenaient l'unité de l'Espagne.
Cependant, le président du Conseil européen Donald Tusk a appelé Madrid à choisir "la force de l'argument plutôt que l'argument de la force", alors que beaucoup craignent que la Catalogne ne soit entraînée dans une spirale de troubles face à la tentative de reprise en main par l'Etat.
"Le gouvernement a adopté ces mesures pour éviter la prise en otage inadmissible d'une majorité des Catalans et le vol d'une partie du territoire au reste des Espagnols", a plaidé M. Rajoy.
Le petit parti d'extrême gauche indépendantiste CUP, qui avait résolument poussé à une proclamation immédiate de l'indépendance, a annoncé dans un tweet: "Nous continuerons à construire la République! Nous ne nous soumettrons ni à l'autoritarisme de Rajoy, ni à l'article 155" de la Constitution sur lequel le gouvernement espagnol se base pour mettre la région sous tutelle.
Relevé de ses fonctions par Madrid, le président catalan Carles Puigdemont ne s'est pas exprimé depuis l'annonce officielle de sa destitution. Le parquet général d'Espagne avait déjà annoncé qu'il engagerait la semaine prochaine une procédure judiciaire pour "rébellion" contre M. Puigdemont, qui risque la prison.
Exprimant le désarroi d'une partie de ses administrés, la maire de gauche de Barcelone, Ada Colau, a diffusé un message amer, rejetant une déclaration d'indépendance "qui n'a pas le soutien majoritaire des Catalans", tout en accusant Madrid d'avoir été "incapable d'écouter et de gouverner pour tous".
Lors des dernières élections régionales, en 2015, l'ensemble des formations pro-sécession -de l'extrême gauche au centre droit- n'avaient obtenu que 47,8% des suffrages, mais une majorité en sièges au parlement catalan. La résolution déclarant l'indépendance a été adoptée vendredi par 70 voix pour (sur 135 députés), en l'absence de la plus grande partie de l'opposition, qui avait quitté l'hémicycle.
L'indépendantisme avait tout particulièrement commencé à prospérer quand le parti de M. Rajoy avait obtenu en 2010, de la Cour constitutionnelle, qu'elle ampute largement un statut conférant de plus larges pouvoirs à la région.