La cinquantaine de morts relevée lors des manifestations de l’opposition à Ndjamena ce 20 octobre 2022 sonne déjà, malheureusement, comme une porte d’entrée dans un cycle infernal de violences politiques auxquelles le Tchad serait appelé à faire face d’ici à « l’intronisation » programmée de Mahamat Idriss Déby à la tête du pays. C’est le cadeau scintillé d’or que lui destine le Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) après le rallongement de deux ans de la seconde période transitoire ouverte après la mort – dans des conditions mystérieuses - de son père en avril 2021.
Dans le feu d’une certaine émotion suscitée par l’assassinat d’Idriss Déby Itno, la France est vite accourue pour annihiler toute évolution défavorable de la situation qui se ferait au détriment de ses intérêts. Elle a ainsi veillé scrupuleusement à ce que Déby fils hérite du pouvoir en invoquant le prétexte de circonstances exceptionnelles dans un espace sahélo-saharien marqué par une recrudescence des actes terroristes et criminels.
Dans la foulée, le président Emmanuel Macron débarque à Ndjamena et parraine la prise du pouvoir par le poulain de Paris à travers une cérémonie haute en couleurs et en…signaux. L’Elysée entend bien perpétuer son influence sur le régime en place à Ndjamena. Pour sa part, l’Union africaine condamne par principe l’arrivée au pouvoir d’une junte militaire. Mais elle reste impuissante sur tout le reste. Alors, elle joue le jeu de Paris en recevant l’engagement formel du jeune putschiste d’organiser une transition puis de s’effacer.
Du reste, le DNIS qui devait être la concrétisation du cheminement des « forces vives » de la nation tchadienne vers un pouvoir civil a été radicalement détourné de cet objectif pour être un instrument de légitimation des ambitions d’un militaire cornaqué par l’Elysée. On comprend alors pourquoi une frange significative de l’opposition tchadienne ainsi que plusieurs mouvements rebelles ont considéré in fine que la DNIS entamée à Doha n’était au fond que de la poudre aux yeux.
On ne se faisait aucune illusion sur les intentions évidentes de la France par rapport à Mahamat Idriss Déby. On n’espérait, non plus, de l’Union africaine aucune surprise dans ses méthodes de sanction à géométrie variable, selon la tête du client. Ni l’une ni l’autre n’a remis en cause le passage en force de Déby au sortir de la DNIS.
L’une aux basques de l’autre, l’UA et la France ont constitué le socle international à partir duquel Déby fils a pu dérouler en interne cette escroquerie grotesque qu’a été le Dialogue national inclusif et souverain. De fait, elles apparaissent aujourd’hui comme les principaux complices du massacre de civils perpétré par les forces de sécurité tchadiennes lors des manifestations du 20 octobre à Ndjamena. Cette boucherie à ciel ouvert sous les yeux de la "communauté internationale" restera une page sombre dans l'histoire tragique du Tchad.
A deux, elles ont finalement assuré la couverture politique dont avait besoin la junte pour assurer la perpétuation du pouvoir par la dynastie Déby après les deux prochaines années de transition. Politiquement – et surtout pour Paris - elles ne s’en laveront pas facilement les mains au travers de quelques lignes de communiqués… Pendant ce temps, d’autres pouvoirs moins accommodants subissent des persécutions par Cédéao interposée…
Dans le feu d’une certaine émotion suscitée par l’assassinat d’Idriss Déby Itno, la France est vite accourue pour annihiler toute évolution défavorable de la situation qui se ferait au détriment de ses intérêts. Elle a ainsi veillé scrupuleusement à ce que Déby fils hérite du pouvoir en invoquant le prétexte de circonstances exceptionnelles dans un espace sahélo-saharien marqué par une recrudescence des actes terroristes et criminels.
Dans la foulée, le président Emmanuel Macron débarque à Ndjamena et parraine la prise du pouvoir par le poulain de Paris à travers une cérémonie haute en couleurs et en…signaux. L’Elysée entend bien perpétuer son influence sur le régime en place à Ndjamena. Pour sa part, l’Union africaine condamne par principe l’arrivée au pouvoir d’une junte militaire. Mais elle reste impuissante sur tout le reste. Alors, elle joue le jeu de Paris en recevant l’engagement formel du jeune putschiste d’organiser une transition puis de s’effacer.
Du reste, le DNIS qui devait être la concrétisation du cheminement des « forces vives » de la nation tchadienne vers un pouvoir civil a été radicalement détourné de cet objectif pour être un instrument de légitimation des ambitions d’un militaire cornaqué par l’Elysée. On comprend alors pourquoi une frange significative de l’opposition tchadienne ainsi que plusieurs mouvements rebelles ont considéré in fine que la DNIS entamée à Doha n’était au fond que de la poudre aux yeux.
On ne se faisait aucune illusion sur les intentions évidentes de la France par rapport à Mahamat Idriss Déby. On n’espérait, non plus, de l’Union africaine aucune surprise dans ses méthodes de sanction à géométrie variable, selon la tête du client. Ni l’une ni l’autre n’a remis en cause le passage en force de Déby au sortir de la DNIS.
L’une aux basques de l’autre, l’UA et la France ont constitué le socle international à partir duquel Déby fils a pu dérouler en interne cette escroquerie grotesque qu’a été le Dialogue national inclusif et souverain. De fait, elles apparaissent aujourd’hui comme les principaux complices du massacre de civils perpétré par les forces de sécurité tchadiennes lors des manifestations du 20 octobre à Ndjamena. Cette boucherie à ciel ouvert sous les yeux de la "communauté internationale" restera une page sombre dans l'histoire tragique du Tchad.
A deux, elles ont finalement assuré la couverture politique dont avait besoin la junte pour assurer la perpétuation du pouvoir par la dynastie Déby après les deux prochaines années de transition. Politiquement – et surtout pour Paris - elles ne s’en laveront pas facilement les mains au travers de quelques lignes de communiqués… Pendant ce temps, d’autres pouvoirs moins accommodants subissent des persécutions par Cédéao interposée…