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Norbert ZONGO – L’éditorial qui doit faire réfléchir

Vendredi 11 Novembre 2022


« Les peuples comme les hommes finissent toujours par payer leurs compromissions politiques : avec des larmes parfois, du sang souvent, mais toujours dans la douleur. Deux illustres et malheureux exemples de l’heure peuvent être cités en la matière : le Zaïre et le Togo. Ces peuples, subjugués et gémissant sous la férule de tyrans militaires, ont malheureusement leur part de responsabilité dans le drame qu’ils vivent.
 
En Afrique, la compromission des peuples s’effectue à 3 niveaux :
 
Le 1er niveau est constitué d’intellectuels opportunistes qui se servent de leurs connaissances livresques pour aider les dictateurs à donner un contour idéologique et politique à leur tyrannie…
 
Le tyran peut voler, tuer, emprisonner, torturer… il sera défendu, intellectuellement réhabilité par des « cerveaux » au nom de leurs propres intérêts. Résultat : la plupart de ces intellectuels finissent par s’exiler, ou sont froidement exécutés ou « se suicident » en prison. Les plus heureux sont ceux qui sont dépouillés de leurs biens et de leurs privilèges avant d’être jetés en pâture au peuple… Un tyran n’a pas d’amis éternels.
 
Le 2ème niveau est constitué par les opposants de circonstance.
 
 Ils se battent et entraînent des hommes sincères avec eux avant de rejoindre l’ennemi d’hier, avec armes et bagages, surtout avec la liste des opposants sincères. Résultat : ils bénéficient des grâces du tyran pendant quelques temps avant d’être éjectés, emprisonnés ou tués… Un dictateur n’a confiance en personne, surtout pas en un ancien opposant.
 
Le 3ème niveau est constitué des « indifférents ».
 
Les « pourvu que », la pure race des égoïstes myopes (pourvu que mon salaire tombe, pourvu que je n’aie pas d’ennuis, pourvu que rien n’arrive à ma famille…). Comme nous le disait un brave ami togolais dans les années 1980 : « pourvu que les bateaux continuent de venir au port, Eyadema peut faire ce qu’il veut. On le laisse avec DIEU » – notre ami est actuellement réfugié à Cotonou et les bateaux mouillent toujours au large de Lomé.
 
Résultat : personne n’échappe à une dictature lorsqu’elle s’installe dans un pays.
 
Comme le dit la sagesse populaire, chaque peuple a le régime qu’il mérite. Et chaque compromission avec une dictature est toujours payée au prix fort. La règle ne souffre pas d’exception. »
Norbert ZONGO, « le sens d’un combat », in L’Indépendant, « Edito N° 00... du 03 Juin 1993.
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1.Posté par Me François JURAIN le 12/11/2022 09:51
Trente ans après, ce texte n'a pas pris une ride, et l'on pourrait presque penser à un testament posthume, adressé au SENEGAL, de la part d'un homme qui a payé de sa vie la volonté d'informer et de porter au grand jour la vérité, dans quelque domaine que ce soit.
Oui, la vérité, c'est que les peuples ont les dirigeants qu'ils méritent. Mais lorsque ces peuples ont eu la naïveté de croire un dirigeant qui a trahi son serment et ses engagements pris envers son peuple, comme Macky SALL, traitre à la nation de par son serment du 03 avril 2012, quelle est la responsabilité des peuples dans tout ça? La dictature rampante qui s'en est suivie n'était pas prévisible, et le sinistre spectacle qui nous est imposé aujourd'hui, qui n'est qu'un épilogue de ce qui va suivre, encore moins!
Il convient au peuple sénégalais de se détourner de ce que l'on veut lui imposer, à savoir ce "mortal combat" entre un Macky SALL, qui a l'obligation constitutionnelle de s'en aller en 2024, et un OSCAR, affectueusement surnommé ainsi par le ministre de l’intérieur, alias Ousmane SONKO, empêtré dans ses problèmes judiciaires, et qui voudrait attirer toute une population pour partager sa compensation. Le peuple sénégalais doit se tourner vers des dirigeants ou prétendants plus compétents, qui pour certains ont déjà fait leur preuves, et qui ont conscience qu'ils sont là pour SERVIR, et non SE SERVIR, et sont avant tout soucieux de l'avenir du pays et de sa population. Pour se faire, de grandes réformes doivent être entreprises, qui ne l'ont jamais été, et qui ne feront pas plaisir à tout le monde, mais malheureusement, le pays doit en passer par là s'il veut entrer dans le monde de la modernité. Entre le tumulte imposé et la sagesse proposée, il faut toujours choisir la deuxième. Mais c'est au peuple de choisir, et il le fera. Quant aux deux protagonistes dont le seul but et intérêt, est que, tant que l'on parle d'eux, on ne parle pas d'autre chose, à l'un, je dirai qu'il serait bien inspiré de relire l'histoire de France, année 1788/1789: loin de moi l'idée de lui souhaiter le même sort qui a été réservé à Louis XVI et son épouse Marie Antoinette, mais ne jamais oublier que le peuple est imprévisible, surtout lorsque la haine a été poussée à son paroxysme. Quant à l'autre, et bien se consacrer pour l'instant à son procès qui aura une issue que pour l'instant personne ne connait, mais cause problème à l'un comme à l'autre. La préoccupation de ces deux là, c'est 2024, mais la préoccupation de tout un peuple, c'est 2022, chaque matin, quand la ménagère va faire ses courses! d'où un certain décalage entre les politiques et le peuple, que les premiers, sous peine de déclencher une guerre civile, feraient bien de prendre en compte très rapidement, sous peine de voir le conflit qu'ils ont eux même généré et qu'ils attisent régulièrement, dans leur intérêt respectif, sous peine d'avoir à faire face à une véritable guerre civile dont ils porteront tous les deux la seule et entière responsabilité. Il est plus que grand temps que les esprits se reprennent, d'un côté comme de l'autre, et que le climat redevienne apaisé, ceci dans le seul intérêt de tout un peuple, qui pour l'instant ne dit rien, mais n'en pense pas moins. SENEGAL, ATTENTION, DANGER!
Me François JURAIN

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