Le nouveau Premier ministre doit être "issu de la gauche" et "ne peut pas être François Bayrou" qui incarnerait une "continuité" du macronisme, a déclaré mercredi le socialiste Olivier Faure, suggérant cependant que les socialistes ne censureraient pas automatiquement un gouvernement dirigé par le centriste.
"J'ai de l'estime pour François Bayrou", donné favori pour Matignon, mais "les Français ne veulent pas la continuité", a déclaré M. Faure sur BFMTV/RMC.
Le Premier ministre doit être "issu de la gauche" mais pas nécessairement des partis composant le Nouveau Front populaire, a-t-il dit. Il aura "l'obligation" d'aller "chercher des compromis au Parlement" puisque la gauche s'est engagée "à ne pas utiliser le 49.3" pour faire passer des textes.
Si François Bayrou devait être nommé par Emmanuel Macron, les socialistes ne le censureraient pas par avance, a-t-il cependant laissé entendre.
"Il faudra que nous ayons ensuite une discussion avec celui ou celle qui sera nommé à Matignon", a-t-il dit.
Car, "quelle que soit la situation", il faut que "nous puissions arracher des victoires pour les Françaises et les Français".
"La question, c'est qu'est-ce qu'on fait pour obtenir des victoires maintenant. Moi, je ne veux pas attendre 30 mois (ndlr, la présidentielle de 2027) pour enfin commencer à se dire que les Français pourront vivre mieux", a-t-il jugé.
Accusé par Jean-Luc Mélenchon de "détruire" le Nouveau Front populaire en ayant participé aux discussions à l'Elysée mardi, Olivier Faure a renvoyé la balle au leader du LFI qui "affaiblit le collectif" par sa "politique de la chaise vide".
"Dans une coalition, on ne passe pas sa vie à menacer, à vitupérer, on cherche au contraire à concilier les points de vue", a-t-il argumenté. "Plus Jean-Luc Mélenchon crie, moins on l'entend", a-t-il résumé. [AFP]