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Pénurie de produits anesthésiques - Des opérations réalisées à Gaza sans endormir les blessés

Dimanche 29 Octobre 2023

Certaines opérations chirurgicales sont effectuées sans endormir complètement les patients dans la bande de Gaza en raison de la pénurie de produits anesthésiques, a alerté samedi Médecins Sans Frontières (MSF). 

 

« On manque de narcotiques, on manque de sédatifs, on manque de morphiniques. On fait beaucoup d’opérations avec des demi-doses de sédatifs, ce qui est terrible », a raconté à l’AFP Léo Cans, chef de mission de MSF à Jérusalem responsable des territoires palestiniens. « La personne n’est pas complètement endormie alors qu’elle devrait l’être. Parfois pour certaines opérations, c’est sans anesthésie », a-t-il dit.

 

M. Cans a raconté l’opération cette semaine d’« un enfant de 10 ans, qu’on a dû amputer de la moitié de son pied gauche sous demi-sédation, sur le sol de l’hôpital dans le couloir parce que tous les blocs opératoires étaient pleins. »

 

« Sa mère était là, sa sœur était là. Elles regardaient l’opération […] sur le sol », a-t-il dit, évoquant des « photos et vidéos de patients qui sont insoutenables » envoyées par les équipes de MSF.  

 

Il a aussi évoqué « un enfant de 12 ans brûlé sur 60 % de son corps […] auquel on doit changer les pansements ». « Les médecins font ça sous paracétamol », a-t-il détaillé, ajoutant que c’était « très dur à supporter » pour les personnels soignants contraints d’établir des priorités en fonction de la gravité des blessures.  

 

« Au niveau de la gestion des douleurs et de la souffrance, c’est terrible », a-t-il insisté, appelant à l’arrêt urgent des bombardements et à l’envoi de produits médicaux.

 

Parmi les victimes, « on reçoit beaucoup trop d’enfants et de femmes ce qui nous fait dire qu’il y a des bombardements indiscriminés ».

 

Le responsable a expliqué avoir depuis Jérusalem un contact limité avec ses équipes grâce à deux téléphones satellites. « On est quasiment dans l’impossibilité de coordonner nos activités suite à la coupure de communication totale sur la bande de Gaza » depuis vendredi soir, a-t-il dit.  

 

Par ailleurs, a insisté M. Cans, l’appel de l’armée israélienne à évacuer le nord pour se diriger le sud, revient à « demander aux soignants d’abandonner leurs patients ».

 

De toute façon, « il n’y a nulle part où on peut être en sécurité » et les frappes sont aussi intenses dans le sud, a ajouté le responsable humanitaire.  

 

MSF compte environ 230 employés dans la bande de Gaza. « Beaucoup ont perdu leurs maisons », « passent une bonne partie de la journée à chercher à boire et à manger », a-t-il encore dit, tirant « la sonnette d’alarme sur la potabilité de l’eau ».

 

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