Invité de BFMTV, jeudi 12 décembre, le coordinateur de La France insoumise a répondu à Olivier Faure, qui déclarait la veille que la virulence de Jean-Luc Mélenchon le rendait inaudible.
Les rapports entre les membres du Nouveau Front populaire se tendent, après le rendez-vous à l'issue trouble des Socialistes, des Écologistes et des Communistes avec Emmanuel Macron à l'Élysée. Mercredi, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, répondait aux avertissements de Jean-Luc Mélenchon et des Insoumis, déplorant à l'antenne de BFMTV-RMC : "Plus Mélenchon crie, moins on l'entend". Une petite phrase que Manuel Bompard, invité de la chaîne ce jeudi 12 décembre, a retourné contre lui : "Plus Olivier Faure parle, moins on le comprend", a-t-il lancé.
L'accord de "non-censure" comme ligne rouge
Pour Manuel Bompard, la position du socialiste manque de clarté : "Je n'ai pas compris exactement qu'elle est sa position", a-t-il poursuivi, expliquant être "d'accord" si Olivier Faure soutenait la nomination d'un Premier ministre issu du NFP. "Mais s'il s'agit de dire, 'les Socialistes sont désormais prêts à participer' à un accord de non-censure derrière un Premier ministre macroniste, c'est une rupture majeure" avec "les électrices et les électeurs" du Nouveau Front populaire, a-t-il estimé.
Le coordinateur de La France insoumise, qui suspecte un "changement de ligne" chez son collègue socialiste, a également relevé qu'il pourrait s'agir d'une rivalité politique : "Ça fait 15 ans que le Parti socialiste conteste le leadership de Jean-Luc Mélenchon", a-t-il affirmé, rappelant les scores croissants de Jean-Luc Mélenchon aux précédentes élections présidentielles.
Une guerre de leadership ?
De son côté, le leader Insoumis n'en pense pas moins : "Olivier Faure ne décide pas tout seul", avait-il déclaré quelques jours plus tôt dans les journaux italien et espagnol, La Repubblica et El Pais, n'hésitant pas à charger Olivier Faure pour sa "méthode extrêmement brutale".
Les Insoumis ont fait savoir qu'ils "continueraient" le mouvement du NFP, avec ou sans les socialistes, se préparant à une éventuelle élection présidentielle anticipée. Une ligne qu'Olivier Faure a fermement contestée mercredi sur BFMTV : "Le Nouveau Front populaire, ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon". Une passe d'armes par médias interposés qui risque de durer. [6Medias]