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Quatre points forts du livre de Jean-Christophe Cambadélis

Vendredi 20 Octobre 2017

L’ex-premier secrétaire du PS raconte dans un livre le président qui ne savait pas dire non et le président aux yeux de Thatcher.


Dans Chronique d’une débâcle (Editions l’Archipel), Jean-Christophe Cambadélis décortique le quinquennat Hollande et règle quelques comptes. Mais l’ex-premier secrétaire, certes acerbe, se montre lucide et livre un essai constructif. Entretien alors que le PS licencie et vend son siège.
 
1. Le PS en vente
 
«Ce n’est pas le socialisme qui meurt, c’est le PS d’Epinay qui est mort», sentence Jean-Christophe Cambadélis. Epinay est cette ville où s’est tenu le congrès d’unification des familles du PS en 1971 et qui vit la prise du pouvoir par François Mitterrand pour en faire un parti gouvernemental. En 2017, le siège du parti, rue Solférino, acheté par Mitterrand peu avant sa victoire en 1981 est en vente – estimation: entre 35 et 50 millions d’euros.
 
Par ailleurs, un comité d’entreprise extraordinaire est annoncé pour le 24 octobre. Le PS va se séparer de 50 à 70 permanents sur les 120 actuels. «Le financement public des partis versait quelque 100 millions lors du quinquennat précédent. Le PS doit fonctionner pour les 5 ans à venir avec 28 millions», explique Jean-Christophe Cambadélis. Le PS a perdu plus de 260 députés. En revanche, contrairement au FN ou aux Républicains, le PS n’a pas de dette.
 
2. Hollande à moitié
 
Pour Jean-Christophe Cambadélis, François Hollande est l’homme qui refuse de trancher. «Je raconte le moment du fameux baiser de Valérie Trierweiler le soir de son élection. Il ne veut pas mais il ne sait pas dire non. Il le fait à moitié. Mais il le fait. C’est quelqu’un qui est comme ça: on s’adapte aux situations. Il en a tiré une théorie: il faut toujours tout laisser ouvert, et c’est la vie qui se charge de trancher les options. C’est l’anti-Mitterrand!»
 
3. Un quinquennat à réévaluer
 
«La thèse de mon livre est simple: les résultats du quinquennat valent mieux que son récit», pense Jean-Christophe Cambadélis. «Les résultats sont illisibles par la gestion politique. François Hollande a essayé d’imposer des compromis plutôt qu’une ligne claire dont il estimait qu’elle serait rejetée par les Français.»
 
Pourtant, pour Jean-Christophe Cambadélis, «la réduction des déficits colossaux – hérités de la droite – la conversion de l’économie française au numérique, le passage de l’agriculture au bio, le début de la lutte contre la pauvreté» sont à mettre au crédit de François Hollande.
 
4. Macron «a les yeux de Thatcher!»
 
«Ils se sont instrumentalisés l’un l’autre», explique Jean-Christophe Cambadélis qui analyse comment Hollande a fait monter Macron pour capter l’électorat du centre sensible à Juppé qui était donné favori. Mais la créature a échappé à son mentor? «Effectivement, je m’amuse à raconter notre première vraie rencontre. Il était ministre et j’étais premier secrétaire.

Emmanuel Macron m’accueille avec intelligence, me prenant le coude, me caressant l’épaule, très amical, cherchant sans cesse à charmer. Mais quelque chose me frappa en l’observant ainsi dans cet instant d’extrême séduction. Ses mains, son corps, son sourire, tout était en mouvement, mais étrangement, le regard bleu est dur, comme absent. Perplexe, je me fais cette réflexion: Macron possède le déhanchement de Michael Jackson et le regard de Margaret Thatcher.» (TDG)
 
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