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RDC : l’épiscopat dénonce une proposition de loi sur la nationalité des candidats à la présidentielle

Dimanche 11 Juillet 2021

Le cardinal Fridolin Ambongo
Le cardinal Fridolin Ambongo
L’archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, a critiqué samedi une proposition de loi qui prévoit d’interdire aux citoyens ayant un parent étranger de se présenter à l’élection présidentielle en République démocratique du Congo, dans une prédication à Lubumbashi (sud-est).
 
Le camp de Moïse Katumbi, un ex-gouverneur du Katanga (sud-est), né d’une mère congolaise et d’un père italien, a déjà dénoncé une tentative d’exclure de la prochaine présidentielle des rivaux potentiels du chef de l’État Félix Tshisekedi, qui a annoncé son intention de se représenter.
 
« C’est l’occasion au nom des évêques du Congo, notre Cenco (Conférence épiscopale nationale du Congo) et du peuple congolais de stigmatiser ce dangereux projet de loi sur la "congolité" qui ne promeut pas la cohésion nationale », a martelé le cardinal Ambongo, très applaudi par l’assistance.
 
« Cette proposition de loi apparaît comme un instrument d’exclusion et de division. Je vous invite tous à rester extrêmement vigilants par rapport à toutes ces initiatives dangereuses qui ont comme unique mérite de créer la tension au sein du peuple », a-t-il ajouté.
 
Il a fait ces déclarations à l’occasion de l’intronisation du nouvel archevêque de Lubumbashi, Mgr Fulgence Muteba.
 
Cette proposition de loi controversée a été déposée jeudi par le député Nsingi Pululu, à l’initiative de Noël Tshiani, un ancien candidat à la présidentielle, proche de M. Tshisekedi.
 
« Cette proposition de loi viole la Constitution qui garantit l’égalité des chances à tous les Congolais sans tenir compte de la couleur de leur peau, de leur race, de leurs origines et de leur croyance religieuse », a réagi auprès de l’AFP François Nzekuye, un élu du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, le prédécesseur de M. Tshisekedi.
 
« Soit cette proposition est retirée, soit nous nous retirerons de l’Union sacrée de la nation », la coalition gouvernementale, a menacé Olivier Kamitatu, le directeur de cabinet de M. Katumbi, dont les partisans occupent six postes au sein du gouvernement.
 
Dans une déclaration au Conseil de sécurité, la cheffe de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), Bintou Keïta, a insisté sur « la nécessité d’organiser des élections inclusives et apaisées en prenant garde aux conséquences potentiellement dangereuses d’un débat clivant sur la nationalité ».
 
En juin, des tensions avaient éclaté à Lubumbashi, le fief de M. Katumbi, richissime homme d’affaires et propriétaire du célèbre club de football TP Mazembe.
 
En 2018, sous Joseph Kabila, les autorités avaient contesté sa nationalité congolaise, affirmant qu’il avait acquis la nationalité italienne, alors que la double nationalité n’est pas autorisée. M. Katumbi a toujours nié.
 
Une loi controversée sur la nationalité, qui ne reconnaissait plus la citoyenneté aux Banyamulenge, des Congolais aux lointaines origines rwandaises, a été le déclencheur la première guerre du Congo (ex-Zaïre, 1994-1997) ayant abouti à la chute du dictateur Mobutu Sese Seko (1965-1997). (AFP)
 
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