Toujours fermement opposé à la réforme des retraites, le chef de file du groupe centriste Liot à l'Assemblée appelle le gouvernement à mettre fin "au déni de démocratie".
Invité de France 3 ce dimanche 28 mai, le député Charles de Courson s'est dit convaincu que le gouvernement finira "par être renversé". "La motion de censure finira par passer" a-t-il ajouté sur BFMTV.
Malgré la volonté de l'exécutif de tourner la page, les opposants au report de l'âge légal de départ à la retraite restent mobilisés.
Le député Charles de Courson a ainsi multiplié les mises en garde contre le gouvernement dimanche 28 mai. Son groupe Liot, à l'origine notamment d'une motion de censure contre le gouvernement, porte le texte d'abrogation de la retraite à 64 ans. Il devrait donner lieu à un premier round musclé mercredi 31 mai à l'Assemblée, avant son examen prévu le 8 juin dans l'hémicycle.
D'abord invité de France 3, le centriste a estimé que le gouvernement finirait "par être renversé s'il continuait à se comporter comme il se comporte". Selon lui, le gouvernement doit mettre fin "au déni de démocratie". "Cette actuelle minorité présidentielle" se comporte "comme si elle était majoritaire", s'est indigné Charles de Courson. L'élu a rappelé que les députés macronistes n'avaient qu'une majorité relative à l'Assemblée nationale.
"Dans le pays, ils sont ultra-minoritaires", a encore martelé le centriste. "Comment voulez-vous diriger une démocratie avec une base aussi étroite?", a interrogé celui qui siège à l'Assemblée nationale depuis 1993.
Alors que la Première ministre Élisabeth Borne juge "dangereux et irresponsable" la proposition d'abrogation, le chef de file Liot a lui répondu que ce qui était "dangereux pour la démocratie" était l'utilisation de l'article 49.3 par le gouvernement pour faire passer la réforme. Un outil juridique que le gouvernement pourrait de nouveau utiliser dans les prochains mois. "La motion de censure finira par passer" a renchéri Charles de Courson quelques heures plus tard sur BFMTV.
Dégainer l'article 40 de la Constitution
Le camp présidentiel veut à tout prix empêcher la proposition Liot de prospérer. Dès mercredi, en commission des Affaires sociales, il projette de le vider de sa substance. La majorité devrait sans surprise dégainer sa principale arme pour faire barrage : l'article 40 de la Constitution. Ce dernier dispose que les initiatives des parlementaires ne sont pas recevables si elles entraînent un alourdissement des charges publiques.
Ce texte coûte "plus de 20 milliards, c'est quand même pas une paille", a lancé la présidente Renaissance de la commission des Affaires Sociales, Fadila Khattabi, qui a écrit à son homologue de la commission des Finances. La position de l'Insoumis Eric Coquerel ne devrait pas créer la surprise. En effet, il n'a aucune intention de bloquer la proposition de loi, refusant de mettre "à mal le droit de l'opposition", a-t-il redit dans une tribune au Monde dimanche 28 mai.
Mais le camp présidentiel a déjà réfléchi à une autre option pour contrecarrer les plans de l'opposition. Il espère dans un premier temps réussir à supprimer mercredi l'article d'abrogation des 64 ans. Ce qui obligerait Liot à réintroduire sa mesure par un amendement avant le 8 juin. Un scénario qui autoriserait la présidente de l'Assemblée à brandir elle-même le couperet de la recevabilité financière.
Yaël Braun-Pivet s'y est refusée jusqu'ici, estimant que le règlement de son institution ne lui en donnait pas le droit lors des premiers filtres de recevabilité du texte, franchis sans difficulté. Mais la donne ne serait plus la même face à un amendement réintroduit pour la séance."Dans l'hémicycle, c'est moi qui suis comptable de l'application de l'article 40", a dit jeudi 25 mai l'intéressée, laissant entendre qu'elle irait dans ce sens, même si elle ne goûte pas les pressions des dernières semaines.
Le camp présidentiel dispose de toutes manières d'autres armes pour s'éviter un vote, dont celle de l'"obstruction parlementaire", même si elle divise ses députés. Dénonçant "une brutalité démocratique", la cheffe de file des députés Insoumis Mathilde Panot estime que les Français "verront à quel point ils manœuvrent".
Pointée du doigt, la Première ministre a tenté de se défendre. Le texte d'abrogation est "un manque de respect vis-à-vis des Français", a tonné Elisabeth Borne, et même une "arnaque" selon des députés macronistes. Car même adopté par l'Assemblée, il n'aurait "aucune chance" d'aller au bout de son parcours parlementaire.
Mais le chef du groupe hétéroclite Liot Bertrand Pancher, et le rapporteur de son groupe Charles de Courson, restent confiants en une possible victoire le 8 juin, en fédérant les voix de la gauche, du RN et de certains LR. "Je ne vois pas comment le président Macron pourrait ne pas en tenir compte", "ce serait un "séisme politique", selon Bertrand Pancher.
La Première ministre a elle insisté dimanche 28 mai sur Radio J : "Ce n’est pas sérieux de la part de deux parlementaires, peut-être pour un moment de gloire dans les médias, de se livrer à ce genre de tromperie vis-à-vis des Français". (Orange avec Média Services)
Invité de France 3 ce dimanche 28 mai, le député Charles de Courson s'est dit convaincu que le gouvernement finira "par être renversé". "La motion de censure finira par passer" a-t-il ajouté sur BFMTV.
Malgré la volonté de l'exécutif de tourner la page, les opposants au report de l'âge légal de départ à la retraite restent mobilisés.
Le député Charles de Courson a ainsi multiplié les mises en garde contre le gouvernement dimanche 28 mai. Son groupe Liot, à l'origine notamment d'une motion de censure contre le gouvernement, porte le texte d'abrogation de la retraite à 64 ans. Il devrait donner lieu à un premier round musclé mercredi 31 mai à l'Assemblée, avant son examen prévu le 8 juin dans l'hémicycle.
D'abord invité de France 3, le centriste a estimé que le gouvernement finirait "par être renversé s'il continuait à se comporter comme il se comporte". Selon lui, le gouvernement doit mettre fin "au déni de démocratie". "Cette actuelle minorité présidentielle" se comporte "comme si elle était majoritaire", s'est indigné Charles de Courson. L'élu a rappelé que les députés macronistes n'avaient qu'une majorité relative à l'Assemblée nationale.
"Dans le pays, ils sont ultra-minoritaires", a encore martelé le centriste. "Comment voulez-vous diriger une démocratie avec une base aussi étroite?", a interrogé celui qui siège à l'Assemblée nationale depuis 1993.
Alors que la Première ministre Élisabeth Borne juge "dangereux et irresponsable" la proposition d'abrogation, le chef de file Liot a lui répondu que ce qui était "dangereux pour la démocratie" était l'utilisation de l'article 49.3 par le gouvernement pour faire passer la réforme. Un outil juridique que le gouvernement pourrait de nouveau utiliser dans les prochains mois. "La motion de censure finira par passer" a renchéri Charles de Courson quelques heures plus tard sur BFMTV.
Dégainer l'article 40 de la Constitution
Le camp présidentiel veut à tout prix empêcher la proposition Liot de prospérer. Dès mercredi, en commission des Affaires sociales, il projette de le vider de sa substance. La majorité devrait sans surprise dégainer sa principale arme pour faire barrage : l'article 40 de la Constitution. Ce dernier dispose que les initiatives des parlementaires ne sont pas recevables si elles entraînent un alourdissement des charges publiques.
Ce texte coûte "plus de 20 milliards, c'est quand même pas une paille", a lancé la présidente Renaissance de la commission des Affaires Sociales, Fadila Khattabi, qui a écrit à son homologue de la commission des Finances. La position de l'Insoumis Eric Coquerel ne devrait pas créer la surprise. En effet, il n'a aucune intention de bloquer la proposition de loi, refusant de mettre "à mal le droit de l'opposition", a-t-il redit dans une tribune au Monde dimanche 28 mai.
Mais le camp présidentiel a déjà réfléchi à une autre option pour contrecarrer les plans de l'opposition. Il espère dans un premier temps réussir à supprimer mercredi l'article d'abrogation des 64 ans. Ce qui obligerait Liot à réintroduire sa mesure par un amendement avant le 8 juin. Un scénario qui autoriserait la présidente de l'Assemblée à brandir elle-même le couperet de la recevabilité financière.
Yaël Braun-Pivet s'y est refusée jusqu'ici, estimant que le règlement de son institution ne lui en donnait pas le droit lors des premiers filtres de recevabilité du texte, franchis sans difficulté. Mais la donne ne serait plus la même face à un amendement réintroduit pour la séance."Dans l'hémicycle, c'est moi qui suis comptable de l'application de l'article 40", a dit jeudi 25 mai l'intéressée, laissant entendre qu'elle irait dans ce sens, même si elle ne goûte pas les pressions des dernières semaines.
Le camp présidentiel dispose de toutes manières d'autres armes pour s'éviter un vote, dont celle de l'"obstruction parlementaire", même si elle divise ses députés. Dénonçant "une brutalité démocratique", la cheffe de file des députés Insoumis Mathilde Panot estime que les Français "verront à quel point ils manœuvrent".
Pointée du doigt, la Première ministre a tenté de se défendre. Le texte d'abrogation est "un manque de respect vis-à-vis des Français", a tonné Elisabeth Borne, et même une "arnaque" selon des députés macronistes. Car même adopté par l'Assemblée, il n'aurait "aucune chance" d'aller au bout de son parcours parlementaire.
Mais le chef du groupe hétéroclite Liot Bertrand Pancher, et le rapporteur de son groupe Charles de Courson, restent confiants en une possible victoire le 8 juin, en fédérant les voix de la gauche, du RN et de certains LR. "Je ne vois pas comment le président Macron pourrait ne pas en tenir compte", "ce serait un "séisme politique", selon Bertrand Pancher.
La Première ministre a elle insisté dimanche 28 mai sur Radio J : "Ce n’est pas sérieux de la part de deux parlementaires, peut-être pour un moment de gloire dans les médias, de se livrer à ce genre de tromperie vis-à-vis des Français". (Orange avec Média Services)