"Nous ne les lâcherons pas !": dans la foulée d'épisodes similaires ces derniers jours, les déplacements de plusieurs ministres ont été agités lundi par des concerts de casseroles en guise de protestation contre la réforme des retraites.
A Lyon, le ministre de l'Education Pap Ndiaye a même dû décaler une visite à l'Institut national supérieur du professorat et de l'éducation (Inspe) où l'attendait en début d'après-midi une centaine de manifestants qui ont tenté de pénétrer dans le bâtiment, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Notamment mobilisés par un appel sur les réseaux sociaux, les manifestants munis de casseroles, poêles, seaux, sifflets mais aussi cornes de brume et fumigènes ont forcé une des entrées de l'Inspe en criant "nous aussi on passera en force", une allusion au 49.3 actionné pour adopter l'impopulaire réforme des retraites.
"Nous ne les lâcherons pas jusqu'au retrait de la réforme. On ne laissera pas les membres du gouvernement venir dans les villes tant que le texte ne sera pas retiré", a affirmé parmi les manifestants Frédéric Volle, professeur des écoles et délégué FO Education de 47 ans.
Les forces de l'ordre les ont repoussés en faisant notamment usage de gaz lacrymogènes pour répondre à quelques jets de projectiles.
Le ministre, lui, ne s'est pas présenté à l'heure prévue, mais lors d'un micro tendu organisé plus tard au rectorat, M. Ndiaye a démenti toute reculade, affirmant avoir inversé les étapes de son déplacement lyonnais.
"Tout cela n'a pas grande importance, l'essentiel est de rencontrer les personnels du rectorat et les élèves professeurs" de l'Inspe, "c'est un petit contretemps qui finalement ne change rien", a-t-il minimisé, avant de finalement se rendre à l'Inspe en fin d'après-midi.
- Concerts de casseroles lundi soir -
En déplacement au même moment au CHU de Poitiers, le ministre de la Santé François Braun y est arrivé au son des casseroles et sous les huées de quelques dizaines de manifestants, qui avaient répondu à un appel de la CGT et ont été tenus à bonne distance par les CRS.
Dans la Sarthe, c'est le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti qui a été accueilli par un bruyant concert lors d'un déplacement dans une prison à Coulaines.
Environ 150 manifestants, selon un photographe de l'AFP, ont commencé à taper sur une multitude d'ustensiles de cuisine une heure et demie avant l'arrivée du ministre, venu inaugurer une structure d'accompagnement des détenus en fin de peine.
Le ministre de la Justice est allé saluer les manifestants à l'issue de sa visite, selon un responsable syndical.
De son côté, la secrétaire d'Etat à l'Enfance Charlotte Caubel a annulé une visite prévue lundi dans un établissement hospitalier à Saint-Maurice (Val-de-Marne).
Brocardée par la présidente du groupe LFI à l'Assemblée et députée du département Mathilde Panot, qui a posé avec une casserole en évoquant un "gouvernement confiné", Mme Caubel a ensuite fait expliquer par son entourage qu'il s'agissait d'un simple report de 24 heures en raison d'un "conflit d'agenda".
Lundi soir, de nombreux concerts de casseroles devant les mairies étaient prévus vers 20h00 à l'appel d'Attac, pour marquer le premier anniversaire de la réélection, pour un second quinquennat, d'Emmanuel Macron. (AFP)