Pour l’année 2024, le gouvernement sénégalais devrait faire face à un déficit budgétaire plus élevé que les 7,5 % précédemment projetés. Cette dégradation serait imputable à « l’absence de mesures décisives sur les dépenses », souligne le Fonds monétaire international (FMI) dans un communiqué en date du 16 octobre 2024 et publié au terme d’une mission de huit jours à Dakar.
Cette mission fait suite à la publication le 26 septembre 2024 par le premier ministre Ousmane Sonko des conclusions préliminaires de l’Inspection générale des finances (IGF) sur l’état réel de l’économie après le départ de l’ancien président Macky Sall. Ce dernier ainsi que ses deux derniers ministres des Finances et du Budget et son ancien premier ministre Amadou Ba ont été accusés d’avoir falsifié deux indicateurs macroéconomique : le déficit budgétaire et la dette publique. Les conclusions de l’IGF doivent être encore certifiées par la Cour des comptes.
Sur la base de ces éléments nouveaux et de certaines orientations prises par le pouvoir depuis son entrée en fonction le 2 avril 2024, le Fonds monétaire international affirme que « le Sénégal continue de faire face à un environnement difficile ». Cette situation va se traduire par « des signes de tension accrues dans l’exécution du budget » dont « un manque à gagner en termes de recettes » et, parallèlement, des dépenses qui restent « élevées ».
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Pour changer le cours des événements, le FMI presse le gouvernement sénégalais - dont il salue « la franchise » - de prendre « des mesures audacieuses et rapides pour assurer la viabilité des finances publiques ». C’est à cette condition que la dette publique, sous forte tension, pourrait être placée « sur une trajectoire décroissante ».
Dans les documents ficelés par l’administration de l’ancien président Macky Sall avant son départ du pouvoir, la dette publique du Sénégal a été située à 65,9 % du PIB. Mais selon l’IGF confirmée par le FMI, elle est en réalité de 76,3 % du PIB.
« La Loi de finances 2025 représente une occasion cruciale pour le gouvernement de réaffirmer son engagement en faveur des réformes essentielles et de répondre aux défis structurels de longue date. Des actions stratégiques pour renforcer la mobilisation des recettes domestiques — en particulier à travers la rationalisation des exonérations fiscales — ainsi que des efforts pour éliminer progressivement les subventions énergétiques et les transferts non essentiels, seront déterminants pour favoriser la discipline budgétaire et renforcer la confiance dans la gouvernance publique, jetant ainsi les bases d’un modèle de croissance plus inclusif, tiré par le secteur privé. » [IMPACT.SN]
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