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Sénégal: le président Sall ouvre un "dialogue" pour sortir de la crise électorale, en l'absence d'acteurs majeurs

Lundi 26 Février 2024

Le président sénégalais Macky Sall réunit lundi et mardi un certain nombre d'acteurs politiques et sociaux pour tenter de forger un accord sur la date de la présidentielle, mais des protagonistes majeurs ont annoncé qu'ils boycotteraient les discussions.

 

M. Sall s'est donné deux jours, lundi et mardi, pour trouver une sortie à la crise que traverse le pays, l'une des plus graves en 64 ans d'indépendance, depuis qu'il a décrété le 3 février le report de la présidentielle qui devait se tenir dimanche.

 

Il invite à ce "dialogue" à Diamniadio, ville nouvelle à une trentaine de kilomètres de la capitale Dakar, les candidats retenus en janvier par le Conseil constitutionnel, ceux qui ont été disqualifiés (les "recalés"), les représentants de la société civile, des responsables religieux et coutumiers, a indiqué la présidence.

 

Le président Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, n'est pas candidat. Mais il insiste sur les divisions qu'a creusées le processus préélectoral selon lui et la nécessité de "réconciliation" pour la stabilité volontiers vantée de son pays. Il vise un "consensus" à l'issue de concertations qui porteront, a-t-il dit jeudi, sur une nouvelle date, mais aussi sur l'après-2 avril, date officielle de la fin de son mandat.

 

Soit les participants s'entendent sur une date et il publiera "immédiatement" un décret convoquant les électeurs, soit il renverra l'affaire devant le Conseil constitutionnel, à charge pour lui de trancher, a-t-il dit jeudi.

 

Seulement, 16 des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel ont dit qu'ils ne participeraient pas. Le collectif Aar Sunu Election ("Préservons notre élection"), qui revendique plus d'une centaine d'organisations et de personnalités fédérées contre le report, ainsi que d'autres plateformes citoyennes, ont fait de même.

 

Ils forment un vaste front qui réclame que l'élection ait lieu le plus vite possible, et avant le 2 avril. Une partie d'entre eux s'inquiète des conséquences d'une vacance de la présidence sans succession établie. Le président Sall lui-même a émis des doutes sur la faisabilité d'une élection avant son départ.

 

D'autres l'accusent de jouer la montre, soit pour avantager son camp parce que les choses se présenteraient mal pour lui à la présidentielle, soit pour s'accrocher au pouvoir au-delà du 2 avril. Ils redoutent que le "dialogue" ne serve à réexaminer les candidatures.

 

L'un des principaux bénéficiaires d'une reprise à zéro du processus serait le "recalé" Karim Wade, fils et ministre de l'ancien président Abdoulaye Wade. Son combat contre sa disqualification a mis en branle la chaîne qui a conduit à l'ajournement de l'élection, grâce à une alliance inattendue entre le camp du président et celui de M. Wade.

 

- Rentrée universitaire -

 

Le Conseil constitutionnel a finalement mis son veto au report. Il a constaté l'impossibilité de maintenir la présidentielle le 25 février et demandé aux autorités de l'organiser "dans les meilleurs délais".

 

Un porte-parole du parti de M. Wade a confirmé la participation de ses représentants au "dialogue", dont les modalités sont inconnues. M. Wade lui-même vit en exil.

 

Avant l'ouverture officielle à 16H00 (locales et GMT), le président a invité à 11H00 les candidats qualifiés et 12H00 les "recalés".

 

"Nous avons décidé de ne pas répondre à cette invitation sous ce format-là", a dit dimanche un des principaux candidats, Khalifa Sall, après s'être prêté avec d'autres à un simulacre de vote pour matérialiser le fait que, pour la première fois depuis plus de 40 ans, les Sénégalais ne voteraient pas à la date prévue fin février.

 

"Nous pensons, nous, que les acteurs, ce sont les 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel (...) c'est avec eux (seulement) que la concertation devrait se dérouler", a-t-il dit.

 

Le président Sall a justifié le report de la présidentielle par sa crainte qu'un scrutin contesté ne provoque de nouveaux accès de violence après ceux connus en 2021 et 2023.

 

L'opposition a dénoncé un "coup d'Etat constitutionnel". Des manifestations réprimées ont fait quatre morts et donné lieu à des dizaines d'interpellations.

 

M. Sall affirme sa volonté d'apaisement. L'université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), haut lieu de contestation, rouvre lundi après des mois de fermeture consécutive à des troubles politiques. Des centaines d'opposants ont été libérés depuis 10 jours. [AFP]

 
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1.Posté par Me François JURAIN le 26/02/2024 13:33
Il est clair qu'en fait de dialogue, ce sera un monologue: seuls, seront présents, les recalés, dont la plupart étaient des sous marins de Macky SALL, et avaient concocté une liste, sur ordre du patron, uniquement pour faire diversion, donc, tout le monde étant d'accord, au lieu de deux jours, dix minutes auraient suffi, et la conclusion du "mono-dialogue", je vous la donne en primeur.

- Tout le monde sera d'accord, pour voter une loi d'amnistie, présentée comme donnant la libération de SONKO et FAYE, pour qu'ils participent à l'élection (sauf qu'ils y participaient déjà!) (ca, c'est pour faire passer la pilule des trente et plus assassinat de manifestants, et surtout protéger la famille directe présidentielle, par un petit article glissé dans cette loi scélérate:! on sait jamais!!!).

- Accord général également, pour que le processus électoral soit revu et corrigé: il avait été pourtant concocté et bidouillé par le Président lui-même, afin de lui permettre de gagner les élections, mais maintenant, il y a une faille dans sa "machine à gagner": donc, on annule tout et on recommence, le temps de revoir un processus qui permette à Amadou BA, dont on se demande ce qu'il vient faire là dedans maintenant, le pauvre, où plus sûrement un autre, les candidats ne manquent pas pour le faire tomber et prendre la place: élections prévues en mai.

- Au cas ou tout ça ne suffit pas pour faire gagner le camp présidentiel, chaos général, afin de justifier l'intervention de l'armée qui prendra la relève: les mange-mil du pouvoir ne vont quand même pas retourner à l'état de clochardisation dans lequel ils étaient avant l'arrivée du roi, qui a fait d'eux des milliardaires. Ça, c'est impossible pour la simple et bonne raison, c'est que d'une part ils savent compter, et que d'autre part ils ont parfaite conscience de leur niveau intellectuel qui ne leur permettrait même pas de trouver un emploi à UGC!

Deux jours plus des frais invraisemblables pour en arriver là? Monsieur le Président, personne n'est dupe, vos simagrées ne marchent plus. Alors, finissons-en et vite, car pendant ce temps, des gens souffrent!

Après, on verra bien ce que le Conseil constitutionnel dira! Et entre un Président qui a trahi la nation et un Conseil Constitutionnel qui semble être revenu à une certaine sagesse, la base de sa fonction, à savoir dire le droit, moi je choisis sans hésitation!
Me François JURAIN

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