Des rumeurs, de plus en plus persistantes prêtent, au chef de l’Etat la prétention de nommer par décret, le maire de Dakar.
Cette mesure autoritaire s’expliquerait par le statut spécial prétendu de l’agglomération urbaine. Si un tel décret adviendrait, il serait alors en contradiction flagrante avec la reforme préconisée par la concertation nationale qui propose l’élection au suffrage universel uninominal direct du maire qui serait ainsi dépositaire d’une légitimité populaire tirée de l’expression de la volonté des électeurs.
Il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’il ne s’agit là que d’une vieille doléance formulée par la communauté des maires pour une revalorisation conséquente du « statut de l’élu local », déclamé, avec beaucoup de relief, par les élus locaux. Ces derniers ont toujours vécu comme un corset contraignant et dévalorisant, la légitimité indirecte déléguée par le vote du conseil municipal.
Le décret de Macky Sall procède à la fois d’une démarche inélégante et discriminatoire en ce qu’il considère les dakarois non pas comme des citoyens à part entière mais plutôt comme des sujets entièrement à part.
Egalement, le parchemin présidentiel est de nature à précariser le principe constitutionnel selon lequel : « les collectivités locales s’administrent librement. »
Sous ce rapport même, l’Exécutif National est descendu, sans la moindre circonspection, dans l’arène politique pour prendre fait et cause en faveur de ses partisans qui accusent déjà une petite longueur d’avance sur leurs adversaires.
Le décret se présente également comme un succédané qui exonère le pouvoir en place de l’épreuve indécise du suffrage universel surtout dans une agglomération comme Dakar qui exprime de sérieuses réserves pour convoler avec le pouvoir aux affaires.
Toutes affaires cessantes, les textes en vigueur dans notre pays considèrent l’élection comme la seule est unique modalité de dévolution de responsabilités dans les organes électifs représentatifs de la volonté du citoyen.
Il s’agit surtout d’instruments juridiques nationaux (constitution- code électoral…) et d’instruments juridiques internationaux (droit de l’homme et du citoyen- droit civil et politique ratifie par notre pays.)
C’est rare de voir un président de la République descendre de son piédestal, pour s’impliquer ouvertement dans des enjeux politiques qui mettent en scène des acteurs locaux.
Les citoyens, dans la diversité de leur opinion, doivent se mobiliser pour imposer le retrait de ce décret scélérat qui pose une sérieuse hypothèque sur les acquis en matière d’approfondissement de la démocratie locale.
Pour tourner en dérision les premières élections en Afrique post indépendante, Cheikh AntaDiop avait utilisé une belle formule métaphorique qui avait suscité, à l’époque, l’hilarité générale des membres de son parti « Tous les chevaux peuvent participer à la course à la seule condition que le cheval blanc (ici marron) soit toujours premier ».
Youssou BABOU
Instituteur principal de classe exceptionnelle
A la retraite.
Youbabou@yahoo.fr
Cette mesure autoritaire s’expliquerait par le statut spécial prétendu de l’agglomération urbaine. Si un tel décret adviendrait, il serait alors en contradiction flagrante avec la reforme préconisée par la concertation nationale qui propose l’élection au suffrage universel uninominal direct du maire qui serait ainsi dépositaire d’une légitimité populaire tirée de l’expression de la volonté des électeurs.
Il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’il ne s’agit là que d’une vieille doléance formulée par la communauté des maires pour une revalorisation conséquente du « statut de l’élu local », déclamé, avec beaucoup de relief, par les élus locaux. Ces derniers ont toujours vécu comme un corset contraignant et dévalorisant, la légitimité indirecte déléguée par le vote du conseil municipal.
Le décret de Macky Sall procède à la fois d’une démarche inélégante et discriminatoire en ce qu’il considère les dakarois non pas comme des citoyens à part entière mais plutôt comme des sujets entièrement à part.
Egalement, le parchemin présidentiel est de nature à précariser le principe constitutionnel selon lequel : « les collectivités locales s’administrent librement. »
Sous ce rapport même, l’Exécutif National est descendu, sans la moindre circonspection, dans l’arène politique pour prendre fait et cause en faveur de ses partisans qui accusent déjà une petite longueur d’avance sur leurs adversaires.
Le décret se présente également comme un succédané qui exonère le pouvoir en place de l’épreuve indécise du suffrage universel surtout dans une agglomération comme Dakar qui exprime de sérieuses réserves pour convoler avec le pouvoir aux affaires.
Toutes affaires cessantes, les textes en vigueur dans notre pays considèrent l’élection comme la seule est unique modalité de dévolution de responsabilités dans les organes électifs représentatifs de la volonté du citoyen.
Il s’agit surtout d’instruments juridiques nationaux (constitution- code électoral…) et d’instruments juridiques internationaux (droit de l’homme et du citoyen- droit civil et politique ratifie par notre pays.)
C’est rare de voir un président de la République descendre de son piédestal, pour s’impliquer ouvertement dans des enjeux politiques qui mettent en scène des acteurs locaux.
Les citoyens, dans la diversité de leur opinion, doivent se mobiliser pour imposer le retrait de ce décret scélérat qui pose une sérieuse hypothèque sur les acquis en matière d’approfondissement de la démocratie locale.
Pour tourner en dérision les premières élections en Afrique post indépendante, Cheikh AntaDiop avait utilisé une belle formule métaphorique qui avait suscité, à l’époque, l’hilarité générale des membres de son parti « Tous les chevaux peuvent participer à la course à la seule condition que le cheval blanc (ici marron) soit toujours premier ».
Youssou BABOU
Instituteur principal de classe exceptionnelle
A la retraite.
Youbabou@yahoo.fr