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THAILANDE : l’assaillant abattu après 17 heures de cavale et 26 personnes tuées

Dimanche 9 Février 2020

Le Premier ministre thaïlandais évoque une tuerie "sans précédent" dans ce pays, et affirme que les motivations de l'assaillant pourraient être liées à un conflit autour de la "vente d'une maison".
 
C'est au terme d'une sanglante cavale de près de 17h que l'adjudant-chef Jakrapanth Thomma a été abattu par la police thaïlandaise. Entre samedi et dimanche matin, ce militaire a abattu 26 personnes, une tuerie "sans précédent" dans ce pays d'Asie du Sud-Est, a précisé le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha. 
 
"C'est sans précédent en Thaïlande et je veux que ce soit la dernière fois qu'une telle crise se produit" a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'hôpital de Nakhon Ratchasima où les victimes ont été évacuées.
 
Il a ajouté que les motivations du tueur étaient d'ordre "personnel", liées à un conflit autour de la "vente d'une maison."
 
Le fugitif assiégé de longues heures 
 
Au lever du jour, des rafales de coups de feu ont retenti, quelques heures après que les forces de l'ordre eurent pris d'assaut le rez-de-chaussée et libéré des dizaines de clients paniqués et choqués. 
 
L'assaillant a été tué aux alentours de 9h du matin, heure locale, a déclaré le chef de la division criminelle de la police, Jirabhob Bhuride. Selon un porte-parole de la police, il a été abattu par des commandos d'élite des forces de sécurité au cours d'une opération qui a mobilisé plusieurs centaines d'hommes.
"Le bilan officiel est de 20 morts et 42 blessés, dont 9 ont été admis en chirurgie", a déclaré aux journalistes Narinrat Pitchayakamin, un médecin de Korat, corrigeant un bilan initial de 21 morts.
 
Le bilan humain susceptible d'évoluer
 
Pour autant, on ignore à l'heure actuelle s'il y a davantage de victimes à l'intérieur de ce complexe de plusieurs étages, qui était très fréquenté lorsque le tireur a fait irruption samedi après-midi.
 
Peu de temps avant la mort du tireur, une file d'ambulances a été vue quittant le centre commercial, tandis que des experts de la police judiciaire arrivaient sur place.
 
Pendant la nuit, des échanges de tirs nourris ont été entendus et des personnes ont été évacuées du bâtiment par petits groupes.
 
Au cours du raid, un policier a été tué. "Il a été touché et malheureusement, il n'a pas survécu", a annoncé le vice-premier ministre Anutin Charnvirakul.
 
Plusieurs évacués ont raconté comment une journée ordinaire de shopping le samedi dans un centre commercial animé a basculé dans l'horreur.
 
"C'était comme dans un rêve... Je suis heureuse d'être en vie" a déclaré Sottiyanee Unchalee, 48 ans, précisant qu'elle s'était cachée dans les toilettes en entendant les coups de feu.
"Je suis si désolée pour ceux qui sont morts", a-t-elle ajouté.
 
Chronologie de l'horreur
 
La tuerie a débuté samedi en fin d'après-midi sur une base militaire de Nakhon Ratchasima, a indiqué la police. Trois personnes y ont été tuées, dont au moins un soldat, lorsque l'adjudant-chef Jakrapanth Thomma a ouvert le feu, d'abord au domicile d'un officier supérieur, puis dans la caserne.
 
"Il a volé un véhicule militaire et s'est rendu dans le centre-ville", selon le lieutenant-colonel Mongkol Kuptasiri.
 
Là, le meurtrier s'est introduit dans le centre commercial et a ouvert le feu au hasard sur les clients avec des armes dérobées dans l'arsenal de la base, provoquant un carnage.
 
Les motivations du tueur restent inconnues. Mais il a posté des vidéos et photos de lui, ainsi que plusieurs messages sur sa page Facebook, comme "Dois-je me rendre?", ou encore: "Personne ne peut échapper à la mort".
 
Vidéos diffusées simultanément sur Facebook 
 
Dans une vidéo, qui a été supprimée depuis, Jakrapanth Thomma, portant un casque de l'armée, filmait depuis sa Jeep en disant: "Je suis fatigué (...) Je ne peux plus appuyer mon doigt", mimant la forme d'une gâchette avec sa main.
 
Des photos d'un homme portant un masque de ski et brandissant un pistolet ont également été postées.
 
Une porte-parole de Facebook a déclaré que le réseau social avait "fermé le compte du tireur et allait travailler nuit et jour pour retirer tout contenu illégal en rapport avec cette attaque dès que nous en aurons connaissance".
 
La ville de Korat abrite l'une des plus grandes casernes de Thaïlande, un pays où l'armée est très impliquée dans la société et en politique.
 
Le royaume est l'un des pays du monde avec le plus grand nombre d'armes en circulation. Plusieurs fusillades dans des tribunaux à la fin de l'année dernière avaient provoqué l'inquiétude à ce sujet dans le pays d'Asie du Sud-Est.
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