Ce « Livre noir sur les refoulements », à l’initiative du groupe de la GUE/NGL (gauche radicale) au Parlement européen, a été réalisé par le « Border Violence Monitoring Network » regroupant une série d’ONG et associations.
Les témoignages accablants contenus dans ce rapport de 1500 pages concernent plus de 12 654 personnes, pour des faits survenus depuis 2017 en Italie, Slovénie, Hongrie, Grèce, Croatie ainsi que d’autres pays des Balkans hors UE comme la Serbie et la Bosnie.
« Nous avons été très choqués par les récits sans fin de violences impitoyables, sadiques et dégradantes rappelant les plus brutales dictatures », a déclaré l’eurodéputée allemande Cornélia Ernst (GUE), espérant que ce livre noir « contribue à mettre un terme à ces crimes et à ce que les gouvernements responsables répondent de ces actes ».
Le rapport souligne que les refoulements consistant pour un État « à repousser au-delà des frontières des migrants sans leur donner la possibilité de faire une demande d’asile, sans égard pour leur situation personnelle, sans possibilité de recours, et à l’aide de méthodes violentes, sont illégaux ».
Le document a été remis vendredi à la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson.
« Les refoulements ne sont pas conformes à la législation européenne et au droit à l’asile », a-t-elle indiqué, dans une déclaration transmise à l’AFP. Elle a rappelé que le Pacte sur la migration et l’asile présenté en septembre prévoyait un mécanisme de surveillance aux frontières pour éviter de tels comportements.
L’agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, a récemment dû se défendre, à la suite d’une enquête parue dans plusieurs médias, d’implication aux côtés des garde-côtes grecs dans des pratiques illégales de refoulement de bateaux de demandeurs d’asile vers la Turquie. Des accusations également rejetées par le gouvernement grec.
Parmi les nombreux témoignages du rapport, celui d’un adolescent afghan de 17 ans, que la police italienne a découvert en novembre caché sous un camion dans le port de Bari, qui raconte avoir été frappé avec un bâton avant d’être renvoyé en Grèce par bateau sans pouvoir boire ni manger.
En Grèce, un groupe de 65 personnes, de 3 à 50 ans, originaires d’Afghanistan, Syrie, Maroc, Algérie, Tunisie et Égypte, a été en novembre également contraint à retourner en Turquie en traversant à pied le fleuve Évros, marquant la frontière entre les deux pays.
Un Syrien, arrêté en décembre 2019 en Croatie avec cinq autres compatriotes, dont deux mineurs de 15 ans, affirme avoir été attaqué et mordu par des chiens lâchés par les policiers qui les ont renvoyés en Bosnie.
Les auteurs du rapport, Hope Barker et Milena Zajovic, précisent que les refoulements observés par le réseau ne sont « qu’un aperçu d’un phénomène plus large et systématique qui est encore nié et souvent négligé ».
Le rapport dénonce aussi l’utilisation d’armes à impulsions électriques contre des migrants, fait état de demandeurs d’asile forcés à se déshabiller, de détentions dans des installations dépourvues d’équipements de base. (AFP)
Les témoignages accablants contenus dans ce rapport de 1500 pages concernent plus de 12 654 personnes, pour des faits survenus depuis 2017 en Italie, Slovénie, Hongrie, Grèce, Croatie ainsi que d’autres pays des Balkans hors UE comme la Serbie et la Bosnie.
« Nous avons été très choqués par les récits sans fin de violences impitoyables, sadiques et dégradantes rappelant les plus brutales dictatures », a déclaré l’eurodéputée allemande Cornélia Ernst (GUE), espérant que ce livre noir « contribue à mettre un terme à ces crimes et à ce que les gouvernements responsables répondent de ces actes ».
Le rapport souligne que les refoulements consistant pour un État « à repousser au-delà des frontières des migrants sans leur donner la possibilité de faire une demande d’asile, sans égard pour leur situation personnelle, sans possibilité de recours, et à l’aide de méthodes violentes, sont illégaux ».
Le document a été remis vendredi à la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson.
« Les refoulements ne sont pas conformes à la législation européenne et au droit à l’asile », a-t-elle indiqué, dans une déclaration transmise à l’AFP. Elle a rappelé que le Pacte sur la migration et l’asile présenté en septembre prévoyait un mécanisme de surveillance aux frontières pour éviter de tels comportements.
L’agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, a récemment dû se défendre, à la suite d’une enquête parue dans plusieurs médias, d’implication aux côtés des garde-côtes grecs dans des pratiques illégales de refoulement de bateaux de demandeurs d’asile vers la Turquie. Des accusations également rejetées par le gouvernement grec.
Parmi les nombreux témoignages du rapport, celui d’un adolescent afghan de 17 ans, que la police italienne a découvert en novembre caché sous un camion dans le port de Bari, qui raconte avoir été frappé avec un bâton avant d’être renvoyé en Grèce par bateau sans pouvoir boire ni manger.
En Grèce, un groupe de 65 personnes, de 3 à 50 ans, originaires d’Afghanistan, Syrie, Maroc, Algérie, Tunisie et Égypte, a été en novembre également contraint à retourner en Turquie en traversant à pied le fleuve Évros, marquant la frontière entre les deux pays.
Un Syrien, arrêté en décembre 2019 en Croatie avec cinq autres compatriotes, dont deux mineurs de 15 ans, affirme avoir été attaqué et mordu par des chiens lâchés par les policiers qui les ont renvoyés en Bosnie.
Les auteurs du rapport, Hope Barker et Milena Zajovic, précisent que les refoulements observés par le réseau ne sont « qu’un aperçu d’un phénomène plus large et systématique qui est encore nié et souvent négligé ».
Le rapport dénonce aussi l’utilisation d’armes à impulsions électriques contre des migrants, fait état de demandeurs d’asile forcés à se déshabiller, de détentions dans des installations dépourvues d’équipements de base. (AFP)