Pour s'être approché trop près du soleil, Idrissa Seck, Premier ministre (2002-2004) s'est brûlé des ailes. Chef du gouvernement à 42 ans, le «fils spirituel» d’Abdoulaye Wade s’est considéré longtemps comme le successeur immédiat ou, en tout cas, le plus indiqué. «Je suis le numéro 1 bis du Pds et l'actionnaire majoritaire», répétait-il.
La chute sera brutale. Traité de «serpent venimeux» par son mentor, il s'est ensuite vu couper la tête. «Ils sont toujours pressés. On les fait partir de rien et tout de suite, ils veulent prendre la place du chef», se plaignait Wade qui n'hésitera pas, plus tard, à le mettre en prison.
Son successeur d’alors, Macky Sall, a tenté une stratégie plus subtile faite d’effacement visible de toute ambition, et d’efficacité dans les programmes à exécuter, mais il n’a pu échapper au syndrome ambiant. Tant qu’il a été chef du gouvernement (2004-2007), son credo a été : «un Premier ministre doit savoir mesurer ses ambitions».
C’est plutôt dans ses fonctions de président de l’assemblée nationale, dauphin constitutionnel du président de la République, qu’il vécut ses premiers grands malheurs. Lesquels le conduiront à quitter et son poste et le Pds pour fonder l’Alliance pour la République, le parti-support qui allait le conduire au palais quatre ans plus tard.
Autant il s’était soumis à Abdoulaye Wade, autant il n’a pas eu de (gros) problèmes avec ses propres chefs de gouvernement après son arrivée au pouvoir. Abdou Mbaye l’a servi avant de partir. Aminata Touré a fait le job de contexte qu’il lui était demandé, la traque des présumés acquéreurs de biens mal acquis sous l’ancien régime.
Dans cet exercice, elle a été une star incontestable jusqu’à la chute. Macky Sall voulait enterrer la traque, elle ne lui était plus utile.
Plus accommodant est son successeur. Mohamed Boun Abdallah Dionne, ami proche du président de la République, est plus compatible avec les plans personnels de Sall. Plus malléable, il passe pour le PM qui peut tout avaliser. C’est un soldat en service, presqu’aux ordres. Celui qui, en cas d’urgence, est là pour exécuter la volonté présidentielle. Sans état d’âme.
Pour la première fois (peut-être) dans l’histoire gouvernementale du Sénégal, un Premier ministre cumule aussi longtemps les prérogatives d’un ministre de l’Energie. Après le refus public de Thierno Alassane Sall de parapher sa signature au bas des contrats signés avec la compagnie Total, et d’avaliser l’absorption de Timis corporation par la major BP, c’est vers lui, Dionne, que Macky Sall s’est tourné pour parachever le travail…
Mohamed Abdallah Dionne a bien lu la Constitution du Sénégal. Celle-ci concentre pratiquement tous les pouvoirs entre les mains du président de la République, qui nomme et met fin aux fonctions du Premier ministre (article 49 alinéa 1) ; en plus, le président de la République détermine la politique de la Nation (article 42 alinéa 4), laquelle est conduite et coordonnée, sous la direction du Premier ministre, par le gouvernement, qui est doublement responsable devant le président de la République et l’Assemblée nationale (article 53).
La chute sera brutale. Traité de «serpent venimeux» par son mentor, il s'est ensuite vu couper la tête. «Ils sont toujours pressés. On les fait partir de rien et tout de suite, ils veulent prendre la place du chef», se plaignait Wade qui n'hésitera pas, plus tard, à le mettre en prison.
Son successeur d’alors, Macky Sall, a tenté une stratégie plus subtile faite d’effacement visible de toute ambition, et d’efficacité dans les programmes à exécuter, mais il n’a pu échapper au syndrome ambiant. Tant qu’il a été chef du gouvernement (2004-2007), son credo a été : «un Premier ministre doit savoir mesurer ses ambitions».
C’est plutôt dans ses fonctions de président de l’assemblée nationale, dauphin constitutionnel du président de la République, qu’il vécut ses premiers grands malheurs. Lesquels le conduiront à quitter et son poste et le Pds pour fonder l’Alliance pour la République, le parti-support qui allait le conduire au palais quatre ans plus tard.
Autant il s’était soumis à Abdoulaye Wade, autant il n’a pas eu de (gros) problèmes avec ses propres chefs de gouvernement après son arrivée au pouvoir. Abdou Mbaye l’a servi avant de partir. Aminata Touré a fait le job de contexte qu’il lui était demandé, la traque des présumés acquéreurs de biens mal acquis sous l’ancien régime.
Dans cet exercice, elle a été une star incontestable jusqu’à la chute. Macky Sall voulait enterrer la traque, elle ne lui était plus utile.
Plus accommodant est son successeur. Mohamed Boun Abdallah Dionne, ami proche du président de la République, est plus compatible avec les plans personnels de Sall. Plus malléable, il passe pour le PM qui peut tout avaliser. C’est un soldat en service, presqu’aux ordres. Celui qui, en cas d’urgence, est là pour exécuter la volonté présidentielle. Sans état d’âme.
Pour la première fois (peut-être) dans l’histoire gouvernementale du Sénégal, un Premier ministre cumule aussi longtemps les prérogatives d’un ministre de l’Energie. Après le refus public de Thierno Alassane Sall de parapher sa signature au bas des contrats signés avec la compagnie Total, et d’avaliser l’absorption de Timis corporation par la major BP, c’est vers lui, Dionne, que Macky Sall s’est tourné pour parachever le travail…
Mohamed Abdallah Dionne a bien lu la Constitution du Sénégal. Celle-ci concentre pratiquement tous les pouvoirs entre les mains du président de la République, qui nomme et met fin aux fonctions du Premier ministre (article 49 alinéa 1) ; en plus, le président de la République détermine la politique de la Nation (article 42 alinéa 4), laquelle est conduite et coordonnée, sous la direction du Premier ministre, par le gouvernement, qui est doublement responsable devant le président de la République et l’Assemblée nationale (article 53).