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Arrestation de deux barons de la drogue - Les États-Unis portent un « coup très dur » au cartel de Sinaloa

Samedi 27 Juillet 2024

Deux chefs du cartel mexicain de Sinaloa ont été capturés par les États-Unis, affirmant vendredi avoir porté un « coup très dur » à l’un des réseaux de trafic de drogues « les plus meurtriers du monde », notamment à cause des ravages du fentanyl. 

 

A l’issue d’une opération d’infiltration particulièrement audacieuse, ces deux patrons du puissant cartel aux ramifications internationales ont été cueillis à l’atterrissage de leur avion privé au Texas, l’immense État américain frontalier du Mexique, a révélé la presse après une brève annonce de leur arrestation dans la nuit de jeudi à vendredi par le ministère américain de la Justice.  

 

Joaquin Guzman Lopez, fils du célèbre baron de la drogue « El Chapo » condamné et incarcéré aux États-Unis, aurait convaincu Ismael Zambada Garcia, alias « El Mayo », cofondateur du cartel, de prendre un avion prétendument à destination du sud du Mexique. L’appareil a en réalité mis le cap au nord et atterri à El Paso, aux États-Unis, selon des médias américains.

 

Le fils d’« El Chapo » a attiré « El Mayo » dans l’avion « sous de faux prétextes », ont révélé des responsables américains au New York Times.

 

Le fils Guzman Lopez, un trentenaire, s’est rendu et « El Mayo », 76 ans, a été arrêté, selon la version de Washington.  

 

« Respect » et « transparence »

 

Devant une juge fédérale du Texas dès vendredi, Zambada Garcia a plaidé non coupable de trafic de drogue et blanchiment, selon des documents judiciaires.  Mais son avocat a confié au Los Angeles Times qu’il ne s’était « pas livré volontairement ».

La prochaine audience est fixée au 31 juillet.

 

Vendredi, le président américain Joe Biden s’est félicité dans un communiqué que « deux des dirigeants les plus en vue du cartel de Sinaloa, l’une des organisations les plus meurtrières du monde », aient été capturés, car « trop de nos concitoyens meurent à cause du fléau du fentanyl ».

 

Ce puissant opiacé de synthèse, qui fait des ravages aux États-Unis, est « la menace la plus meurtrière à laquelle notre pays ait jamais été confronté en matière de drogue », a insisté le ministre de la Justice Merrick Garland.

 

Le Mexique a reconnu ne pas avoir participé à l’opération et ne rien savoir des détails.

Son président Andrés Manuel Lopez Obrador a exigé de son grand voisin américain un » rapport complet «, du » respect et « de la transparence » .

 

Sa ministre de la Sécurité Rosa Icela Rodríguez s’est même demandée ce qu’il s’était « passé » et si « El Mayo » avait été « capturé » ou s’il s’était « livré » .

 

Anne Milgram, la cheffe de la DEA, l’organe fédéral américain antidrogue, s’est elle félicitée d’avoir frappé au » cœur du cartel responsable de la majorité des drogues, dont le fentanyl et la méthamphétamine, qui tuent des Américains « et d’avoir porté » un nouveau coup très dur au cartel de Sinaloa « .

 

« Célèbre trafiquant » 

 

Joaquin Guzman Lopez est un des fils du baron de la drogue Joaquin » El Chapo « Guzmam qui a cofondé le cartel de Sinaloa et purge une peine de prison à perpétuité aux États-Unis, après sa condamnation en 2019. Un autre de ses fils, Ovidio Guzman Lopez, a été extradé vers les États-Unis en 2023.

 

Plusieurs des fils d’« El Chapo », surnommés « Chapitos », ont hérité du contrôle de l’organisation, selon les autorités américaines.

 

« El Mayo » est considéré comme « l’un des trafiquants de drogue les plus célèbres de l’histoire du Mexique » selon le centre d’analyse InSight Crime, même s’il est « connu pour avoir fait profil bas » et avoir « privilégié les affaires à la violence » .

 

Les États-Unis ont enregistré plus de 107 000 décès par overdose en 2023, le fentanyl étant à l’origine d’environ 70 % d’entre eux, selon des chiffres officiels.

 

Au Mexique, les violences liées au narcotrafic font des ravages, avec plus de 450 000 personnes assassinées depuis que le gouvernement a lancé une offensive militaire contre les cartels de la drogue en 2006. Parmi les victimes, figurent des membres des forces de sécurité et des journalistes.

 

Le cartel né dans l’État de Sinaloa, dans le nord-ouest du Mexique, » a tissé des liens aux plus hauts niveaux de la police fédérale et de l’armée mexicaine «, selon Insight Crime. [AFP]

 
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