Une reporter américaine, en attente d’expulsion après une crise entre son journal et Pékin, devra rester à Wuhan, la ville à l’épicentre du coronavirus jusqu’à ce que l’épidémie soit «terminée», a annoncé mardi la Chine.
Chao Deng, du Wall Street Journal (WSJ), est une des rares journalistes de la presse étrangère présents à Wuhan (centre). La ville est placée sous quarantaine et toute entrée ou sortie est interdite depuis fin janvier.
Avec deux de ses collègues, qui ont quitté lundi le territoire chinois, elle fait l’objet d’une mesure d’expulsion en représailles au titre d’une tribune parue dans le quotidien américain et jugé raciste par Pékin.
En pleine épidémie de coronavirus, le régime communiste a mal pris cet article intitulé: « La Chine est le véritable homme malade de l’Asie ».
Cette expression est apparue au XIXe siècle pour décrire la Chine à l’époque coloniale. Elle est considérée comme offensante dans le pays asiatique.
Le Wall Street Journal refusant de s’excuser, Pékin a retiré à trois journalistes du quotidien, dont Chao Deng, la carte de presse qui conditionne leur permis de séjour en Chine.
Mais interdite de partir de Wuhan, la journaliste n’a pas pu quitter le territoire chinois pour l’instant.
« Pour des raisons humanitaires, nous lui permettrons de rester à Wuhan, mais elle ne pourra pas mener d’interviews », a indiqué mardi Zhao Lijian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
« Une fois l’épidémie terminée, nous l’autoriserons à partir dans les plus brefs délais », a-t-il précisé lors d’une conférence de presse.
Le président américain Donald Trump a affirmé mardi qu’il prendrait bientôt une décision en réponse à l’expulsion par la Chine des journalistes du Wall Street Journal.
« Nous allons nous pencher sur ce dossier, c’est quelque chose que je n’aime pas voir », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à New Delhi.