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Coronavirus : une première vague de Covid-19 qui n'en finit pas aux USA

Vendredi 12 Juin 2020

D'un bout à l'autre des Etats-Unis, plus d'une douzaine d'Etats enregistrent en ce moment leur plus grand nombre de nouveaux cas de Covid-19 depuis le début de la pandémie, mais Donald Trump et de nombreux responsables locaux refusent tout alarmisme et excluent un nouveau confinement.
 
Résurgence du virus
 
L'épidémie américaine s'est déplacée de New York et du nord-est vers une large bande recouvrant le sud et l'ouest, et les regards sont désormais braqués sur les hôpitaux d'Arizona, du Texas ou de Floride, où le président vient de déplacer la convention d'investiture républicaine, en août -- elle devait se tenir en Caroline du Nord, mais le nouveau coronavirus y circulant encore activement, les autorités locales avaient exigé un format réduit et le port du masque, conditions inacceptables pour Donald Trump.
 
Des juridictions ont fait une pause dans le déconfinement: la ville de Nashville, ou encore l'Etat de l'Oregon, sur la côte Pacifique. Sa gouverneure a annoncé une pause d'une semaine dans le processus de réouverture commencé il y a un mois, après une résurgence du virus à la fois dans des zones urbaines et rurales.
 
La carte des Etats-Unis est aujourd'hui largement colorée en rouge sur le site Covidexitstrategy.org : la majorité des Etats américains ne remplissent pas les critères de réouverture définis par la Maison Blanche, et ont de plus en plus de nouveaux cas déclarés chaque jour, des capacités hospitalières qui se réduisent et des tests de dépistage insuffisants.
 
Alors que le pays a atteint 100’000 morts officiels du Covid-19 le 28 mai, il atteindra probablement 130’000 d'ici la fête nationale du 4 juillet, selon une moyenne de multiples modèles épidémiologiques. Et Youyang Gu, un modélisateur indépendant dont les prévisions se sont révélées très précises, prévoit 200’000 morts d'ici le 1er octobre.
 
Le gouvernement de M. Trump admet l'apparition de quelques foyers. Mais pas question de refermer l'économie en cas de deuxième vague, insistent des responsables de son administration.
 
D'ailleurs, a répété vendredi le conseiller économique Larry Kudlow, sur Fox News: «Il n'y a pas d'urgence. Il n'y a pas de deuxième vague».
 
Points chauds
 
Le développement des tests de dépistage contribue à l'évidence à la hausse du nombre de cas rapportés quotidiennement: beaucoup sont bénins.
 
En Floride, où Donald Trump a une résidence privée, le gouverneur parle d'une hausse «modeste» et explique que les hospitalisations sont stables, loin des pics observés à New York.
 
Mais ce n'est pas le cas partout. Dans l'Arizona, le nombre de cas a bondi et 78% des lits en réanimation sont occupés, un record. La grande ville de Phoenix est devenue un «hot spot».
 
«Nous avons rouvert trop et trop vite, nos hôpitaux ont vraiment du mal», a dit la maire de Phoenix, Kate Gallego, lors d'une conférence du Center for American Progress.
 
C'est aussi le cas au Texas, où le nombre de patients hospitalisés augmente lentement mais sûrement depuis le long week-end de Memorial Day, fin mai, qui marque traditionnellement le début de l'été et a vu une ruée vers les plages. Le nombre de décès dans cet Etat n'a heureusement pas bondi, mais cela montre que l'épidémie progresse réellement.
 
Les gens «en avaient ras le bol du confinement», a commenté Scott Gottlieb, ancien patron de l'Agence américaine des médicaments (FDA), sur CNBC vendredi. «La plupart des Etats n'ont pas atteint les critères de réouverture fixés par les responsables de santé publique et la Maison Blanche, mais ont rouvert quand même parce que les gens le voulaient».
 
Les longues semaines de confinement ont éprouvé les Américains et leurs élus. Nombre de responsables, en particulier républicains, semblent croire que leurs administrés ne pourront plus supporter de mesures restrictives.
 
En Caroline du Sud, le gouverneur a dit que malgré la résurgence du coronavirus, il ne rendrait pas obligatoire le port du masque et ne fermerait pas les commerces.
«A ce stade, la réponse est la responsabilité individuelle», a dit Henry McMaster.
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