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Trois prisonnières libérées par le Hamas sont arrivées en Israël au premier jour de trêve à Gaza

Dimanche 19 Janvier 2025

Les trois otages libérées dimanche par le Hamas sont arrivées en Israël, au premier jour du cessez-le-feu entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza dévastée par plus de 15 mois de guerre.

 

Des milliers de déplacés palestiniens ont pris la route dans un paysage apocalyptique de décombres pour rentrer chez eux lorsque les armes se sont tues à 09H15 GMT. La plupart n'y ont trouvé que des ruines, comme Siria al-Arouqi, une Gazaouie de 52 ans tout juste rentrée à Rafah (sud), qui évoque des destructions "indescriptibles".

 

La trêve, qui intervient à la veille du retour à la Maison Blanche de Donald Trump, est entrée en vigueur avec près de trois heures de retard sur l'horaire prévu, le Hamas ayant tardé à fournir la liste des trois otages israéliennes devant être libérées dans la journée en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël selon l'accord négocié.

 

"Les trois otages ont été officiellement remises au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) (...) dans l'ouest de la ville de Gaza, après qu'un membre des équipes du CICR les a rencontrées et s'est assuré de leur état", a déclaré en fin d'après-midi un dirigeant du Hamas à l'AFP.

 

Peu après, l'armée israélienne a déclaré qu'elles avaient traversé la frontière et étaient "en route vers un point de rencontre dans le sud d'Israël".

 

Elle a confirmé les identités des trois otages: l'Israélo-britannique Emily Damari (28 ans) et l'Israélo-roumaine Doron Steinbrecher (31 ans), capturées au kibboutz Kfar Aza, ainsi que Romi Gonen (24 ans), enlevée au festival de musique Nova, lors de l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël.

 

L'entrée en vigueur de l'accord nourrit l'espoir d'une paix durable dans le territoire palestinien, même si le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu qu'il s'agissait "d'un cessez-le-feu provisoire" et qu'Israël se réservait "le droit de reprendre la guerre si besoin".

 

La branche armée du Hamas a dit de son côté que la trêve dépendait du "respect des engagements" par Israël.

 

Quelques minutes seulement après l'entrée en vigueur de la trêve, qui prévoit également une augmentation de l'aide humanitaire dans ce territoire en proie à la famine, l'ONU a annoncé l'arrivée des premiers camions d'aide.

 

- "Après tant de douleurs" -

 

Dans la bande de Gaza, certains ont fait le "V" de la victoire ou brandi le drapeau palestinien. Des combattants cagoulés et armés du Hamas ont défilé à Deir el-Balah, dans le centre du petit territoire où la grande majorité des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre.

 

A Jabalia, dans le nord épicentre d'une intense offensive israélienne depuis octobre, "il ne reste plus rien", se lamente Walid Abou Jiab.

 

Dans l'intervalle entre le début prévu de la trêve et son entrée en vigueur, Israël a mené dimanche des frappes à Gaza qui ont tué huit Palestiniens, selon la Défense civile locale.

 

Le Hamas a justifié son retard à remettre la liste d'otages par "des complications sur le terrain et la poursuite des bombardements".

 

Annoncé mercredi par les médiateurs - Qatar, Etats-Unis, Egypte -, l'accord ambitionne à terme, selon Doha, de déboucher sur la "fin définitive" de la guerre, déclenchée par l'attaque du 7-Octobre.

 

Le président américain Joe Biden s'est félicité dimanche du cessez-le-feu. "Après tant de douleurs, de destructions, de pertes en vies humaines, les armes se sont tues aujourd'hui à Gaza", a salué le dirigeant démocrate en marge d'une visite en Caroline du Sud pour son dernier jour complet comme président en exercice.

 

Aux termes de l'accord, les hostilités doivent cesser et 33 otages israéliens doivent être libérés, dans une première phase de six semaines. Trois points d'accueil des otages ont été installés à la frontière d'Israël avec Gaza, selon un responsable militaire.

 

En échange, les autorités israéliennes ont dit qu'elles libéreraient dans ce délai quelque 1.900 Palestiniens, dont 90 devraient l'être dès dimanche, selon le Hamas qui a dit attendre la liste "sous peu". [AFP]

 
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