Connectez-vous

Crimes du colonialisme en Algérie : Le président algérien demande une reconnaissance officielle de la France

Dimanche 29 Décembre 2024

Le président algerien Abdelmajid Tebboune
Le président algerien Abdelmajid Tebboune

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a réitéré, ce dimanche, la demande de reconnaissance par l’Etat français des crimes commis pendant la colonisation de l’Algérie (1830-1962). 

 

« Je ne vous demande pas de vous excuser pour ce qu’ont fait vos ancêtres, mais au moins, reconnaissez », a-t-il déclaré lors d’un discours prononcé devant le Parlement algérien en adressant aux dirigeants actuel de la France. 

 

Selon Abdelmadjid Tebboune, « l’Algérie n’attend pas des compensations financières de la France, mais une reconnaissance morale pour ce qui s’est passé » durant la colonisation « où, a-t-il dit, 5,6 millions d’Algériens ont été tués ». 

 

« Ils ont gazé les Algériens, Bugeaud (général français qui mené la conquête de l’Algérie en 1836) est un génocidaire, que cela plaise ou pas. Ils ont enfumé des grottes. Ce n’est pas un génocide ? En Mai 1945, il y a eu 45.000 morts, ce n’est pas un génocide ? », a rappelé le chef de l’Etat algérien, en évoquant l’état des relations entre l’Algérie et la France qui se sont détériorées davantage ces dernières semaines, suite à l’arrestation à Alger de l’écrivain algérien qui a pris aussi la nationalité française, Boualem Sansal.

 

Toujours en s’adressant aux responsables français, Abdelmadjid Tebboune a insisté que son pays « n’exige pas des excuses, mais de la reconnaissance sur la période coloniale ». Dans ce sens, il a répondu à ceux qui, parmi les politiques français, parlent des bienfaits de la colonisation : « À l’indépendance, 90% du peuple algérien était analphabète. Ils parlent de civilisation alors qu’ils se vantent d’avoir pris des crânes (des crânes de résistants algériens sont sauvegardés dans le musée de l’humanité à Paris, ndlr) comme des butins de guerre ».

 

Selon lui, « ce qui s’est passé en Algérie pendant la colonisation ce ne sont pas des légendes ». « L’Algérie n’était pas des marécages, elle livrait du blé à Rome », a-t-il précisé, affirmant qu’il ne laisserait pas tomber la mémoire juste pour être qualifié de « démocrate ».

 

« Je ne suis pas démocrate et je continuerai à vous réclamer des comptes », a-t-il déclaré, rappelant aussi les essais nucléaires français dans le Sahara algérien. 

 

« Vous êtes devenus une puissance nucléaire et vous nous avez laissé des maladies. Venez nettoyer, nous n’avons que faire de votre argent. Je ne laisserai pas tomber la mémoire, je ne demande rien, ni euro ni dollars, mais la dignité de nos ancêtres et de nos citoyens », a-t-il ajouté. 

 

Il a également appelé, dans ce sens, les responsables français à faire connaître cette histoire aux nouvelles générations. 

 

« Laissons nos jeunes se connaître et mettons-nous autour d’une table. Je serai reconnaissant le jour où une statue géante de l’Emir Abdelkader trônera dans la capitale française », a-t-il asséné. [AA]

 
Nombre de lectures : 205 fois

Nouveau commentaire :












Inscription à la newsletter