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Diffamation - La Cour supérieure du New Jersey condamne un ex député ghanéen à payer 18 millions dollars au journaliste Anas

Vendredi 21 Mars 2025

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE CENOZO SUR LA DÉCISION DE LA COUR SUPÉRIEURE DES ÉTATS-UNIS DANS L'AFFAIRE DE DIFFAMATION CONTRE L'ANCIEN DÉPUTÉ GHANÉEN KENNEDY AGYAPONG ET FREDRICK ASAMOAH

Le journaliste d'investigation ghanéen Anas Aremeyaw Ans avec son célèbre masque (photo CENOZO)
Le journaliste d'investigation ghanéen Anas Aremeyaw Ans avec son célèbre masque (photo CENOZO)

Ouagadougou, 21 mars 2025 : « La Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) salue la décision historique de la Cour supérieure du New Jersey, qui a accordé 18 millions de dollars de dommages et intérêts au journaliste d’investigation Anas Aremeyaw Anas. Cette décision, issue d’un procès en diffamation contre l’ancien député ghanéen Kennedy Agyapong et l’influenceur des réseaux sociaux Fredrick Asamoah, constitue une reconnaissance longtemps attendue pour M. Anas et une affirmation forte du droit des journalistes à rapporter la vérité sans crainte de calomnie ou de représailles. 

 

M. Anas a longtemps été la cible d’attaques diffamatoires, notamment lors de la diffusion en 2021 de l’émission « The Daddy Fred Show », au cours de laquelle de fausses déclarations préjudiciables ont été proférées à son encontre. Au Ghana, le juge intérimaire Eric Baah a rejeté de manière précipitée les plaintes en diffamation de M. Anas pour des motifs futiles, alors qu’un juge titulaire était sur le point de reprendre l’affaire. Au cours de la procédure, le juge Baah a qualifié M. Anas de manière non professionnelle de « maître-chanteur, corrompu, extorqueur et maléfique », une déclaration qui non seulement a porté atteinte à la vérité, mais a également jeté une ombre durable sur la crédibilité du processus judiciaire ghanéen. 

 

Le jugement du 18 mars 2025 dans le New Jersey représente bien plus qu’une simple compensation financière ; il s’agit d’une répudiation décisive des pratiques judiciaires qui compromettent l’équité et l’État de droit. Il envoie un message clair au monde entier : chaque journaliste a le droit d’exercer ses fonctions constitutionnelles à l’abri des attaques diffamatoires et des manipulations politiques. 

S’exprimant davantage sur cette affaire, le président de CENOZO, David Dembélé, a appelé le président John Mahama à prendre des mesures immédiates et décisives sur deux fronts cruciaux : 

 

Réformes judiciaires : Nous exhortons les dirigeants du Ghana à instaurer des réformes profondes au sein du système judiciaire pour garantir que tous les juges, qu’ils soient intérimaires ou permanents, respectent les normes les plus élevées d’équité et d’impartialité. La responsabilité et la transparence dans le processus judiciaire sont des ingrédients essentiels pour protéger les droits de tous les citoyens, en particulier ceux qui travaillent à dénoncer la corruption et l’injustice. 

 

Réouverture de l’enquête sur l’assassinat d’Ahmed Suale : CENOZO exige également que le président Mahama mette en place un panel spécial et indépendant pour enquêter de manière approfondie sur le meurtre brutal du journaliste d’investigation Ahmed Suale. M. Suale a été attaqué après que le député Agyapong a irresponsablement diffusé sa photo et son adresse personnelle lors d’une émission télévisée en direct, incitant à la violence publique. Cet acte scandaleux a non seulement mis en danger la vie de M. Suale, mais a également menacé la sécurité des journalistes et des citoyens ordinaires. Il est impératif que les responsables soient tenus pour comptes et que des mesures robustes soient mises en œuvre pour empêcher de futures atteintes à la liberté journalistique et à la sécurité personnelle. 

 

Reflétant le sentiment collectif de notre communauté, le président de CENOZO, David Dembélé, a déclaré : « Nous sommes tellement heureux que justice ait enfin été rendue à notre collègue Anas Aremeyaw Anas. Cette décision ne concerne pas seulement Anas, mais chaque journaliste en Afrique qui s’est vu refuser justice en raison d’un système judiciaire défaillant. Nous appelons cependant le président du Ghana, John Mahama, à constituer un panel spécial pour enquêter sur l’assassinat du journaliste d’investigation Ahmed Suale et veiller à ce que les coupables subissent toute la rigueur de la loi ». 

 

Le jugement d’aujourd’hui est un puissant rappel de l’engagement de la communauté internationale à protéger la liberté d’expression et à faire respecter les principes de justice et de responsabilité. CENOZO et ses partenaires restent fermement engagés dans la défense des droits des journalistes et de tous les citoyens à participer librement au discours public, à exercer leur métier sans peur et à demander des comptes aux détenteurs du pouvoir. Nous appelons toutes les parties prenantes à se joindre à nous pour garantir que l’État de droit prévale et que des injustices similaires ne se reproduisent plus jamais. » 

CENOZO 

 
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