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Emmanuel Macron appelle les Français à accepter "la réalité"

Mardi 1 Janvier 2019

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a appelé lundi soir, à l'occasion des ses voeux pour 2019, les Français à accepter "la réalité" après une fin d'année marquée par "des déchirements" et des manifestations sans précédent en faveur du pouvoir d'achat qui ont contraint le chef de l'Etat à faire des concessions.

"Cette année 2019 est décisive à mes yeux et je veux former pour nous trois voeux" : vérité, dignité et espoir, a-t-il déclaré, debout dans son bureau, dans une allocution télévisée de 16 minutes enregistrée à l'Elysée. "Nous souhaiter en 2019 de ne pas oublier qu'on ne bâtit rien sur des mensonges ou des ambiguïtés".

"Or depuis des années nous nous sommes installés dans un déni parfois flagrant de réalité : on ne peut pas travailler moins et gagner plus, baisser nos impôts et accroître nos dépenses, ne rien changer à nos habitudes et respirer un air plus pur", a-t-il poursuivi. "Il faut tout de même sur ces sujets que nous nous regardions tels que nous sommes et que nous acceptions en face les réalités".

"Cessons de nous déconsidérer, de faire croire que la France serait un pays où les solidarités n'existent pas et où il faudrait dépenser toujours davantage", a-t-il ajouté. "Nous pouvons faire mieux et nous devons faire mieux, nous assurer que nos services publics restent présents partout où nous en avons besoin, que les médecins s'installent où il en manque (...) qu'on puisse avoir le téléphone portable ou internet partout où on vit et travaille".

"Et surtout qu'on puisse vivre en sécurité et tranquillité partout, j'y veillerai personnellement et chaque jour", a-t-il poursuivi.

"PARLER VRAI"

A cinq mois des élections européennes du 26 mai qui pourraient se transformer en référendum sur la politique menée par l'exécutif depuis 18 mois, le chef de l'Etat a assuré que le train de réformes se poursuivrait parallèlement aux mesures annoncées le 10 décembre en faveur du pouvoir d'achat et chiffrées à dix milliards d'euros.

"Les résultats ne peuvent pas être immédiats et l'impatience que je partage ne saurait justifier aucun renoncement", a-t-il souligné. "Le gouvernement dans les prochains mois devra poursuivre ce travail pour changer en profondeur les règles de l'indemnisation du chômage afin d'inciter davantage à reprendre le travail, l'organisation du secteur public pour le rendre plus efficace, et notre système de retraites pour le rendre plus juste".

Quant au "débat national" qui s'ouvre en France jusqu'au mois de mars, il doit "nous permettre de parler vrai et je vous écrirai dans quelques jours pour vous en préciser les attentes", a-t-il dit, "mais parler vrai c'est parler de la réalité."

Confronté à une crise sans précédent, malmené dans les sondages, le chef de l'Etat était resté ces derniers temps relativement discret, limitant ses prises de parole aux questions de défense et de diplomatie, notamment lors d'un déplacement au Tchad.

Au-delà du dossier "Gilets jaunes", Emmanuel Macron doit composer depuis la semaine dernière avec les révélations de l'utilisation par son ancien collaborateur Alexandre Benalla - licencié de l'Elysée cet été - de ses passeports diplomatiques.

La présidence a répliqué lundi en affirmant que l'ancien collaborateur voulait se "venger de son licenciement pour faute grave en entretenant tout un faisceau de contre-vérités et d'approximations".

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