PARIS (Reuters) - La présidente de la Commission des lois de l'Assemblée nationale a opposé mardi une fin de non-recevoir aux députés socialistes, qui réclamaient une réunion "en urgence" pour examiner les derniers rebondissements de l'affaire dite Benalla.
Dans un communiqué, Yaël Braun-Pivet (La République en marche) fustige l'initiative du PS, signe à ses yeux "de la volonté de l'opposition d'instrumentaliser à tout prix les dérives personnelles de Monsieur Benalla à des fins politiques".
Selon elle, les informations parues fin décembre, notamment sur l'usage qu'Alexandre Benalla a fait de ses passeports diplomatiques, ne relèvent pas des compétences de la commission, dont les travaux sur le sujet sont clos.
Le groupe Socialistes et apparentés a demandé lundi la convocation "en urgence" de la Commission des lois afin que celle-ci se dote de pouvoirs d'enquête comme elle l'avait fait en juillet après les premières révélations sur le rôle de l'ex-chargé de mission de l'Elysée.
Alexandre Benalla était accusé d'avoir commis des violences en marge des manifestations du 1er-Mai à Paris.
L'affaire a connu de nouveaux développements ces derniers jours avec, notamment, des informations de Mediapart selon lesquelles l'ex-conseiller s'est servi de ses passeports diplomatiques pour mener à bien des activités privées après son licenciement de la présidence, en juillet 2018.
Ces révélations ont entraîné l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris.
"Il convient de laisser la justice mener son travail d’enquête afin que puisse être établie la vérité, que nous souhaitons tous voir émerger face à ces faits nouveaux qui nous questionnent", écrit Yaël Braun-Pivet dans son communiqué.
Les travaux de la Commission d'enquête ont tourné court à la fin juillet après la décision du co-rapporteur Guillaume Larrivé (Les Républicains) de suspendre sa participation face au refus des élus LaRem d'entendre certains protagonistes du dossier.