Les contrats signés entre l’IAAF et la VTB Bank pour la période allant de mars 2012 à décembre 2015 seraient à la base du second financement qui aurait été accepté et réalisé par la Russie au profit des opposants sénégalais à partir de 2011-2012. En contrepartie, l’exécution des sanctions sportives contre des athlètes russes convaincus de dopage devait être différée, selon des témoignages qu’aurait faits un responsable financier de l’IAAF à Monaco.
La période choisie pour renouveler le « partenariat » entre IAAF et Russie n’est pas innocente, elle est même cruciale pour Moscou. Elle couvrait les championnats du monde d’athlétisme prévus en…Russie (2013) et en Chine (2015). Pour Moscou, il était impensable que les athlètes russes soient absents des compétitions organisées dans leur propre pays. C’est pourquoi « il fallait différer la suspension des athlètes russes pour obtenir le contrat VTB », aurait souligné Lamine Diack. D’autant plus que, au cours de l’enquête, monsieur Diack aurait précisé la difficulté pour les Russes de signer un contrat alors que leurs athlètes devaient rester suspendus des dits jeux.
Selon l’ex patron de l’IAAF, si le premier contrat avec VTB (2007-2011) était d’un montant de 28 millions de dollars, le second a atteint 30 millions de dollars.
D’après FinCEN, au moins 32 millions de dollars auraient été finalement décaissés par la banque. Cette somme serait détaillée ainsi :
8.250.000 dollars à la signature
4.150.000 dollars le 15 janvier 2012
12.300.000 dollars (dont les récompenses aux athlètes) le 15 janvier 2013
2.000.000 dollars le 15 janvier 2014
5.300.000 dollars le 15 janvier 2015.
Les documents en notre possession semblent placer Papa Massata Diack au carrefour d’intenses transactions bancaires. La connexion a pleinement fonctionné, en particulier entre lui et la banque d’Etat russe VTB Bank. Les traces des virements identifiés par FinCEN et effectués par l’établissement financier russe sur des comptes bancaires liés et/ou appartenant à Papa Massata Diack le confirment.
Le circuit de ces transferts semble complexe. Par exemple, pour un des virements du contrat 2007-2011, l’opération débute à la VTB Bank de Saint-Pétersbourg, elle s’est poursuivie à la VTB Kouznetsky de Moscou, puis à la JP Morgan Chase Bank de New York avant de finir sur le compte de Pamodzi Sports Consulting de la Société Générale (ex SGBS) à Dakar, filiale de la banque française Société Générale. La mention en bas du message de transfert mentionne bien : « IAAF World Athletics Series Sponsorship Fee » (Frais de parrainage des compétitions mondiales d’athlétisme de l’IAAF).
Pour le contrat 2012-2015, d’autres virements dont un de 6 millions 637 mille 500 dollars auraient emprunté le même circuit.
Le compte crédité dans ces deux virements est identique à l’un des trois numéros de compte bancaire qui seraient liés à Papa Massata Diack.
Papa Massata Diack serait actionnaire de Pamodzi Sports Consulting à hauteur d’au moins 65%.
Les banques américaines et autres dans les opérations bancaires
Les banques qui auraient pris part aux transactions bancaires liées aux sociétés de Massata Diack sont nombreuses. En vertu de la loi américaine, elles ont été toutes obligées de transmettre les détails et éléments de ces transactions au gendarme financier américain sous peine de lourdes sanctions financières. La « délation » a fonctionné à plein régime pour les banques qui ne voulaient pas d’histoires avec FinCEN et le gouvernement américain.
Aux côtés de la Société Générale Sénégal, une filiale sénégalaise de la banque française Société Générale, il y a : JP Morgan Bank, Barclays Bank, Citibank, The Bank of New York Mellon, Standard Chartered Bank, Société Générale SA New York, Deutsche Bank Trust Co Americas, Standard Chartered Bank, Spring Bank, etc.
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