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La polémique sur les "Gaulois" de Nicolas Sarkozy rebondit

Jeudi 22 Septembre 2016

PARIS (Reuters) - Le favori des sondages pour la primaire de la droite, Alain Juppé, a déploré jeudi la "nullité du débat politique" en France dans un tweet lapidaire dans lequel il évoque les déclarations de son rival Nicolas Sarkozy sur les Gaulois.

"Nullité du débat politique que soulèvent certains à droite et à gauche : on débat des Gaulois !! Et si l'on parlait d'avenir ?" écrit le maire de Bordeaux.
 
L'ancien chef de l'Etat a déclenché un feu roulant de critiques de la gauche et de ses concurrents à la primaire de la droite en proclamant lundi lors d'un meeting que "dès qu'on devient français, on devient gaulois".

Le député Les Républicains (LR) Thierry Solère, chargé de l'organisation de la primaire, a donné raison à Alain Juppé. "Il a raison, il faut qu'on parle de l'avenir", a-t-il déclaré sur France Inter. "Alain Juppé a raison de dire que tout ça n'est pas le vrai sujet." Thierry Solère a cependant dit que rien ne l'avait choqué dans les propos de Nicolas Sarkozy, contrairement à un ancien lieutenant de l'ex-chef de l'Etat à la tête de l'UMP, dont LR est l'héritier, le député Frédéric Lefebvre.

Cet ancien secrétaire d'Etat de Nicolas Sarkozy a dénoncé sur RFI une "stratégie cynique" et comparé son ancien mentor à Donald Trump, le tonitruant et très contesté candidat républicain à la présidentielle américaine.

"Ce sont des mots qui sont censés nourrir une stratégie assez cynique de dérive identitaire, pour essayer, un peu comme le fait Trump (...), de rallier une partie de notre population qui est aujourd'hui exaspérée", a-t-il dit.

Il a aussi dénoncé les propos de Nicolas Sarkozy contre des opposants gabonais expulsés manu militari mercredi soir d'un meeting près de Lille, alors qu'ils lui reprochaient d'avoir favorisé l'accession d'Ali Bongo à la tête du Gabon.
 
"ÇA PUE"
"Ici c'est la France, c'est pas le Gabon, si vous voulez retourner au Gabon, allez-y ! (...) Ici on parle de la France", a lancé l'ex-chef de l'Etat à ces manifestants.

"Comment dire à de jeunes étudiants africains 'retournez en Afrique pour parler de l'Afrique ?'" a réagi Frédéric Lefebvre.

"Je ne veux pas laisser le débat public dériver dans des eaux troubles", a conclu le député LR, qui a décidé de déposer un recours contre la décision de l'instance chargée de valider les candidatures à la primaire à droite, qui ne l'a pas retenu. Un autre candidat disqualifié, Hervé Mariton, a estimé sur RTL qu'il y avait "un "risque de démagogie".
 
Quant au président du MoDem, François Bayrou, qui soutient la candidature d'Alain Juppé, il a jugé le débat politique "désespérant" et dénoncé une "obsession" des origines. "C'est d'une stupidité crasse et c'est surtout complètement régressif. Il y a là, les médecins diraient, une névrose", a-t-il dit sur LCI. "Nicolas Sarkozy sait très bien ce qu'il fait : il cherche des voix pour la primaire." Lui aussi a évoqué un parallélisme avec Donald Trump.
 
Le président du groupe socialiste au Sénat, Didier Guillaume, a pour sa part estimé sur iTELE que Nicolas Sarkozy imprimait le "tempo" de la primaire à droite. "La droite est tirée vers l'extrême droite (...) Quand j'ai entendu 'nos ancêtres les Gaulois, comme on dit chez moi, ça pue, ça pue la naphtaline, le rance, le renfermé (...) Il veut toucher les instincts les plus vils."

 
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