L’Afrique que chantait David Diop était celle des Fiers guerriers dans les savanes ancestrales, celle que chantait ma grand-mère au borde de son fleuve lointain.
Malheureusement, elle est devenue ce dos qui se courbe et se couche sous le poids de l’humiliation, ce dos tremblant à zébrures rouges qui dit Oui sur les routes du Pouvoir.
Pourtant, cette voix qui m’invite à regarder cet arbre robuste et jeune, splendidement seul au milieu des fleurs blanches avait prédit l’amère saveur de la Liberté.
Qu’avons-nous fait de cette liberté ?
Celle que nos braves Tirailleurs ont acquise au prix de leur Sang pour nous rendre notre dignité. Mon grand-père s’est battu sur tous les fronts par Devoir de Solidarité. Dans tous les Pays, dans toutes les Communautés et même les plus archaïques, quand on appartient à un groupe, à un attelage Gouvernemental, on a le Devoir de Solidarité ou de Réserve.
Ceux qui dérogent à cette règle sont des Traitres, des Renégats, des Scélérats.
Ils portent en eux les gênes de la traîtrise. Ils sont de la race de ceux qui se sont caché pour ne pas aller au combat. Voilà pourquoi parmi eux il n’y a pas eu et il n’y aura jamais de Tirailleurs.
Qui Cherche mon Grand Père, me trouve ; mais au nom de la Liberté, je n’ai pas le Droit de Tout dire…
Latyr Touré