Par Me Assane Dioma Ndiaye (Président de la Ligue sénégalaise des droits humain, Lsdh)
«Il est difficile d’apprécier l’état des libertés parce qu’il faut savoir que les droits de l’homme au Sénégal et de manière générale, sont gérés selon le contexte politique, selon les rapports de force ou les enjeux sociaux. Les régimes en place, selon la manière dont ils apprécient le contexte difficile, sont enclins à violer ou à s’abstenir de garantir un certain niveau fondamental des droits.
Présentement, du point de vue des rapports heurtés entre le pouvoir et l’opposition avec un certain nombre de têtes émergentes qui peuvent demain gêner l’action politique, on assiste a des faits que d’aucuns interprètent comme étant des actes de représailles ou d’ostracisme avec une instrumentalisation de la justice. Donc, il est difficile d’accorder un satisfécit en matière de libertés à ce gouvernement actuel si l’on voit un certain nombre d’actes.
Il y a des interdictions de manifestation et il y a des répressions. Ce qui ne concoure pas à une expression plurielle et à une liberté de pensée. Il y a aussi le fait qu’il existe certaines procédures judiciaires assez suspectes et qui peuvent être interprétées comme une atteinte grave aux libertés individuelles. S’il est vrai que le Sénégal a fait des efforts et reste une vitrine de la démocratie, il reste qu’il y a des avancées à faire.
Il y a aussi le slogan de la lutte contre le terrorisme qui reste le terreau le plus fertile en matière d’atteinte aux libertés individuelles. Donc, il ne faut pas aller vers des législations qui remettent en cause les libertés et des droits de la défense, même s’il est vrai que le Sénégal n’échappe pas à la menace terroriste. En tout cas, il y a des atteintes grave surtout à l’exercice d’avocat, mais aussi par rapport à un certain nombre de droits. Aujourd’hui, les personnes poursuivies pour terrorisme n’ont pas les mêmes droits que les autres personnes.
Crise existentielle
Démocratie : Le Sénégal stagne en matière de démocratie. Aujourd’hui, ce qui est visible est ce que l’on voit depuis 2000 avec l’éclosion de la presse, la liberté d’expression, le multipartisme, des élections transparentes. Les Sénégalais attendaient une plus-value en termes de garantie des libertés fondamentales et surtout qu’il n’y ait plus une société exclusive où l’on a une hégémonie des vainqueurs avec le pouvoir qui gère seul en excluant l’opposition.
Mieux, en ce qui concerne les lois, que l’on ne tienne pas compte de l’avis des minorités. Malheureusement, l’opposition ne peut pas jouer son rôle et la société civile est même stigmatisée. Quand vous avez une démocratie qui ne reflète que la voix de la majorité, cela ne peut pas être une démocratie parfaite. Aussi, du point de vue de la transparence, il était attendu des avancées notables en matière de lutte contre la corruption sans parler d’une plus grande indépendance de la justice.
Donc, le pouvoir politique ne doit pas se dire que l’objectif principal est une réélection, il doit au contraire faire en sorte que le Sénégal puisse occuper une place qui soit conforme à son standing. Pour y arriver, il faut des actes qui soient une plus-value par rapport à ce qu’il a pu trouver sur place. Il faut savoir que la politique est noble si l’on met en avant l’intérêt général. Il y a vraiment le copinage avec des méthodes de gestion calamiteuses surtout avec les marchés publics passés de gré à gré.
Les organes de contrôle font normalement leur travail, mais deviennent même les cibles des personnes indexées et la justice n’est jamais saisie pour trancher. Donc, il y a beaucoup de choses à faire surtout avec une justice indépendante, un Parlement qui joue véritablement son rôle et un Exécutif qui veille à la bonne gouvernance, à la transparence et à la liberté des citoyens avec des entreprises sénégalaises qui ont les mêmes chances que les multinationales étrangères. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a aujourd’hui une crise existentielle.»
«Il est difficile d’apprécier l’état des libertés parce qu’il faut savoir que les droits de l’homme au Sénégal et de manière générale, sont gérés selon le contexte politique, selon les rapports de force ou les enjeux sociaux. Les régimes en place, selon la manière dont ils apprécient le contexte difficile, sont enclins à violer ou à s’abstenir de garantir un certain niveau fondamental des droits.
Présentement, du point de vue des rapports heurtés entre le pouvoir et l’opposition avec un certain nombre de têtes émergentes qui peuvent demain gêner l’action politique, on assiste a des faits que d’aucuns interprètent comme étant des actes de représailles ou d’ostracisme avec une instrumentalisation de la justice. Donc, il est difficile d’accorder un satisfécit en matière de libertés à ce gouvernement actuel si l’on voit un certain nombre d’actes.
Il y a des interdictions de manifestation et il y a des répressions. Ce qui ne concoure pas à une expression plurielle et à une liberté de pensée. Il y a aussi le fait qu’il existe certaines procédures judiciaires assez suspectes et qui peuvent être interprétées comme une atteinte grave aux libertés individuelles. S’il est vrai que le Sénégal a fait des efforts et reste une vitrine de la démocratie, il reste qu’il y a des avancées à faire.
Il y a aussi le slogan de la lutte contre le terrorisme qui reste le terreau le plus fertile en matière d’atteinte aux libertés individuelles. Donc, il ne faut pas aller vers des législations qui remettent en cause les libertés et des droits de la défense, même s’il est vrai que le Sénégal n’échappe pas à la menace terroriste. En tout cas, il y a des atteintes grave surtout à l’exercice d’avocat, mais aussi par rapport à un certain nombre de droits. Aujourd’hui, les personnes poursuivies pour terrorisme n’ont pas les mêmes droits que les autres personnes.
Crise existentielle
Démocratie : Le Sénégal stagne en matière de démocratie. Aujourd’hui, ce qui est visible est ce que l’on voit depuis 2000 avec l’éclosion de la presse, la liberté d’expression, le multipartisme, des élections transparentes. Les Sénégalais attendaient une plus-value en termes de garantie des libertés fondamentales et surtout qu’il n’y ait plus une société exclusive où l’on a une hégémonie des vainqueurs avec le pouvoir qui gère seul en excluant l’opposition.
Mieux, en ce qui concerne les lois, que l’on ne tienne pas compte de l’avis des minorités. Malheureusement, l’opposition ne peut pas jouer son rôle et la société civile est même stigmatisée. Quand vous avez une démocratie qui ne reflète que la voix de la majorité, cela ne peut pas être une démocratie parfaite. Aussi, du point de vue de la transparence, il était attendu des avancées notables en matière de lutte contre la corruption sans parler d’une plus grande indépendance de la justice.
Donc, le pouvoir politique ne doit pas se dire que l’objectif principal est une réélection, il doit au contraire faire en sorte que le Sénégal puisse occuper une place qui soit conforme à son standing. Pour y arriver, il faut des actes qui soient une plus-value par rapport à ce qu’il a pu trouver sur place. Il faut savoir que la politique est noble si l’on met en avant l’intérêt général. Il y a vraiment le copinage avec des méthodes de gestion calamiteuses surtout avec les marchés publics passés de gré à gré.
Les organes de contrôle font normalement leur travail, mais deviennent même les cibles des personnes indexées et la justice n’est jamais saisie pour trancher. Donc, il y a beaucoup de choses à faire surtout avec une justice indépendante, un Parlement qui joue véritablement son rôle et un Exécutif qui veille à la bonne gouvernance, à la transparence et à la liberté des citoyens avec des entreprises sénégalaises qui ont les mêmes chances que les multinationales étrangères. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a aujourd’hui une crise existentielle.»