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Les policiers obtiennent une hausse des salaires

Jeudi 20 Décembre 2018

PARIS (Reuters) - Les syndicats de policiers et le gouvernement ont signé mercredi soir un protocole d'accord permettant une revalorisation des salaires et la rétribution des heures supplémentaires impayées dans le cadre d'une grande réorganisation, un texte salué par certains syndicats comme un "grand pas en avant".

"Ce protocole prévoit, dans un premier temps, la revalorisation de l'allocation de maîtrise de 40 euros par mois à compter du 1er janvier 2019 et l'augmentation de l'indemnité de sujétion spéciale police (ISSP) de 0,5 point", précisent jeudi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et le secrétaire d'Etat Laurent Nunez, dans un communiqué.

"C'est aujourd'hui ce qu'on voulait, on voulait une amélioration immédiate du pouvoir d'achat, actée pour une partie déjà dès le 1er janvier", a déclaré le secrétaire général d'Unité SGP Police FO, Yves Lefebvre, à l'issue de la séance de négociation avec Christophe Castaner. "On a fait un grand pas en avant", a-t-il ajouté.

Le texte prévoit une augmentation mensuelle moyenne de 120 euros pour les gardiens de la paix en début de carrière entre le 1er janvier 2019 et le 1er janvier 2020, et une augmentation de 120 à 150 euros pour les échelons plus élevés.

Une partie de l'augmentation sera actée le 1er janvier prochain, le reste mis en oeuvre progressivement à partir de juillet, dans le cadre de négociations qui permettront, précise l'Intérieur, "une nouvelle revalorisation de l'allocation de maîtrise de 30 euros par mois à compter du 1er juillet 2019, et à nouveau de 30 euros par mois à compter du 1er janvier 2020".

Cette mesure s'insérera dans un "projet de transformation en profondeur de la police nationale, qui portera sur l'organisation du temps de travail, les heures supplémentaires et la fidélisation fonctionnelle ou territoriale des policiers", précisent les deux ministres.

"La condition des augmentations de salaire (...) c'est que la réforme continue", a estimé jeudi sur franceinfo leur collègue des Comptes publics, Gérald Darmanin.

UNE RECONNAISSANCE MATÉRIELLE

Christophe Castaner et Laurent Nunez rappellent par ailleurs qu'un amendement au projet de loi de finances 2019 abondant le budget du ministère de l'Intérieur de 33,3 millions d'euros a été adopté mercredi par l'Assemblée nationale.

Le gouvernement a également promis aux policiers de payer les 275 millions d'euros que l'Etat leur devait au titre des heures supplémentaires impayées "depuis des dizaines d'années".

Les modalités de paiement seront déterminées selon un plan pluriannuel. Ces heures pourront être payées chaque année ou bien placées dans un compte épargne retraite ou un compte épargne temps (CET), lequel sera déplafonné, a précisé Yves Lefebvre.

La prime exceptionnelle de 300 euros votée par les députés dans un amendement à la loi de finances 2019 ne sera maintenue que pour les personnels administratifs, techniques et scientifiques qui étaient déployés sur les missions support lors des opérations de maintien de l'ordre pendant les manifestations des "Gilets jaunes", ainsi que pour les personnels de préfecture.

Pour le secrétaire général d'Alliance Police, Jean-Claude Delage, cet accord témoigne d'une "avancée conséquente pour les gradés et gardiens de la paix sur leur pouvoir d'achat". "La reconnaissance matérielle que nous avions exigée, ce soir elle y est", a-t-il ajouté.

Le protocole d'accord a été signé par Alliance, Unsa Police et Unité SGP Police FO. Il met fin à la mobilisation croissante des policiers qui avaient commencé des opérations de "grève de zèle" ou de fermeture dans des commissariats.

Il est cependant dénoncé par Alternative Police CFDT, quatrième syndicat derrière FO, Alliance, et Unsa-police selon le résultats des dernières élections professionnelles parus en décembre.

"Il s'agit d'un accord fallacieux qui brade les intérêts des policiers dans le seul but de museler leur mécontentement", estime la CFDT, qui réclame d'être reçue sans tarder au ministère et n'exclut pas une action de rue à la mi-janvier.

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