En visite mardi au Portugal, le président Macky Sall a établi un lien possible entre les violences meurtrières survenues au Sénégal aux premiers jours du mois de juin et le début de la commercialisation des hydrocarbures au large des côtes sénégalaises par plusieurs compagnies multinationales.
« Nous avons un profil économique qui est devenu très attractif. Nous allons commencer à partir de cette année l’exploitation du pétrole et du gaz. Cela peut expliquer aussi toute cette frénésie », a ajouté Macky Sall, en référence aux événements suscités.
« Je veillerai aussi à ce que notre pays ne soit pas déstabilisé, quelle que soit l’origine de cette volonté de déstabilisation. Nous y veillerons très vigoureusement », a mis en garde le président sénégalais, élu en 2012 et réélu en 2019 mais qui entretient le flou sur sa volonté de briguer un troisième mandat en 2024.
Au sortir de son entretien avec son homologue portugais Marcelo Rebelo de Sousa, le président sénégalais a promis, dans une déclaration à la presse, la poursuite « de (notre) marche vers l’émergence économique et la consolidation de la démocratie et de la liberté au Sénégal, dans le respect de l’Etat de droit. »
C’est la première sortie médiatique hors du Sénégal du chef de l’Etat sénégalais pour évoquer en toile de fond - sans les nommer – les graves événements survenus au Sénégal et qui ont fait une trentaine de morts – 16 selon les autorités sénégalaises, 23 selon Amnesty International et 26 selon Pastef, le parti de l’opposant sénégalais.
« Je veillerai à ce que le Sénégal reste dans les standards démocratiques les plus importants », a-t-il insisté, alors que son gouvernement est critiqué pour sa réponse aux troubles qui ont secoué le pays début juin.
Des organisations nationales, africaines et internationales comme Afrikajom center, Human Rights Watch, Amnesty International et le Commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies ont demandé des « enquêtes indépendantes et crédibles » pour faire la lumière sur les pogroms de juin 2023. (IMPACT.SN)