L’armée soudanaise a brisé le siège d’une base stratégique au nord de Khartoum encerclée par les paramilitaires, a indiqué une source militaire à l’AFP, faisant état d’une percée majeure de l’armée, après des combats de près de deux ans.
Dans un communiqué, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont toutefois démenti cette avancée de l’armée, l’accusant de « répandre des rumeurs ».
Depuis le début du conflit entre l’armée soudanaise et les FSR en avril 2023, ces dernières encerclaient le « Signal Corps », une base militaire clé dans la ville de Bahri, dans KahrtoumNnord, ainsi que le quartier général des forces armées, situé plus au sud.
« Nos forces ont réussi à lever le siège du Signal Corps », a déclaré à l’AFP une source au sein de l’armée.
En raison d’une coupure des communications depuis plusieurs mois, l’AFP n’a pas pu vérifier de manière indépendante la situation sur le terrain.
« Cette victoire va permettre de faire la jonction entre nos forces à Bahri et celles du quartier général », a déclaré la source, qui a requis l’anonymat.
Une autre source militaire avait précédemment indiqué à l’AFP que l’armée progressait vers Khartoum-Nord après plusieurs jours d’opérations visant à déloger les FSR de leurs positions dans la ville.
Cette avancée de l’armée intervient moins de deux semaines après qu’elle a repris Wad Madani, la capitale de l’État d’Al-Jazira, située au sud de Khartoum et qui était aux mains des paramilitaires depuis plus d’un an.
L’armée avait pris il y a près d’un an le contrôle de la ville d’Omdourman, située sur la rive ouest du Nil, juste en face de Khartoum.
Depuis, les deux camps échangent régulièrement des tirs d’artillerie au-dessus du fleuve.
Scènes de liesse
Prendre le contrôle du quartier général, sur la rive est, marquerait un tournant pour l’armée, consolidant ses positions dans les trois principaux secteurs de la capitale.
Lorsque les FSR avaient rapidement investi les rues de Khartoum au début de la guerre, l’armée avait dû approvisionner ses forces dans le quartier général avec des parachutages.
Le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhane, lui-même piégé à l’intérieur du quartier général pendant quatre mois, n’en était sorti qu’en août 2023.
Des quartiers entiers de Khartoum ont été vidés de leurs habitants et occupés par des combattants, tandis qu’au moins 3,6 millions de personnes ont fui la capitale, d’après les Nations unies.
À Port-Soudan sur la mer Rouge, devenu le siège de facto du gouvernement après que les autorités ont été chassées de la capitale, des dizaines de personnes sont descendues dans les rues pour acclamer l’avancée de l’armée, selon des correspondants de l’AFP.
À Omdourman, des témoins ont également rapporté des scènes de liesse, avec des voitures klaxonnant et des drapeaux soudanais agités dans les rues.
Le conflit au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de 12 millions de personnes et créé la « plus grande crise humanitaire jamais enregistrée », selon l’International Rescue Committee.
Les États-Unis ont annoncé la semaine dernière des sanctions contre Abdel Fattah al-Burhane, quelques jours après avoir pris une mesure similaire contre le chef des paramilitaires, Mohamed Hamdan Daglo.
L’armée a été accusée par Washington d’avoir commis « des atrocités, notamment en prenant pour cible des civils et des infrastructures civiles, et en exécutant des civils ».
De leur côté, les FSR ont « commis un génocide », selon les États-Unis. [AFP]
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